Brexit : 250 acteurs économiques de la région en opération séduction à Londres
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Brexit : 250 acteurs économiques de la région en opération séduction à Londres

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Ce vendredi 20 octobre, près de 250 chefs d'entreprises sont allés à la rencontre des investisseurs anglais, en plein Londres. Accompagnés par les principaux élus régionaux, ils ont joué durant toute une journée les VRP des Hauts-de-France dans le cadre du Brexit.

— Photo : Elodie Soury-Lavergne, le Journal des entreprises

Vendredi dernier, à l'initiative du Comité Grand Lille, quelque 250 chefs d'entreprises et élus des Hauts-de-France ont pris d'assaut l'Eurostar pour partir à la conquête de l'Angleterre, ou du moins des investisseurs anglais dans le cadre du Brexit. Parmi eux : Xavier Bertrand (président de région), Martine Aubry (maire de Lille), Damien Castelain (président de la Mel), les présidents des CCI, et de nombreux dirigeants comme Bruno Bonduelle (ex-dirigeant de Bonduelle), Luc Doublet (ex-dirigeant de Doublet), Alain Denizot (Caisse d'Epargne Hauts-de-France), Antoine Tostain (Tostain&Laffineur), Eli Gifford (Tea Together), etc. Durant une journée, ils sont tous devenus de véritables VRP de la région Hauts-de-France.

Présenter les atouts des Hauts-de-France

À l'occasion d'un déjeuner suivi de rencontres individuelles, les acteurs des Hauts-de-France ont présenté les atouts de la région auprès de 200 potentiels investisseurs anglais. Trois principaux arguments étaient mis en avant. D'abord, la position géographique : « C'est plus facile de faire Londres-Lille que Londres-Manchester », a lancé Xavier Bertrand. Ensuite, un foncier disponible et beaucoup moins cher que de l'autre côté de la Manche. Et enfin, la main-d'œuvre et les compétences que la région peut offrir. Consciente également des faiblesses de la région, notamment en langue anglaise, Martine Aubry s'est même engagée sur le développement d'un enseignement bilingue. Dirigeant de la société Tostain&Laffineur, Antoine Tostain a commenté : « Une journée comme celle-ci nous oblige à réfléchir sur le sujet de l'attractivité de la région, c'est important pour moi qui suis spécialisé dans les implantations logistiques. D'ailleurs, la plupart des directeurs de plateformes logistiques me disent que c'est chez nous qu'ils rencontrent la plus grand productivité ».

Attirer le back-office et les entreprises financières

Parmi les cibles anglaises prioritaires se trouvent bien évidemment toutes les entreprises qui ont intérêt, suite au Brexit, à garder un pied en Europe. Dirigeant de Lille Place Financière et par ailleurs directeur financier de Bonduelle, Grégory Sanson précise : « Nous visons des populations très particulières comme les back-office des entreprises, qui n'ont pas besoin d'être en contact direct avec leurs clients et peuvent trouver dans la région du foncier et des compétences. Il y a ensuite les sociétés de gestion et de services financiers, qui ne vont plus pouvoir bénéficier du passeport européen si elles n'ont plus d'implantation en Europe ». Xavier Bertrand évoquera également les entreprises du secteur audiovisuel, qui trouveront les studios européens les plus proches à Lille. Il ajoute : « On ne se ferme aucune porte, aucune opportunité. Nous ne sommes pas que sur les entreprises financières ».

Un point sur l'Agence Européenne des Médicaments

Cette journée a également été l'occasion de faire un point sur la candidature de Lille à l'accueil de l'Agence Européenne des Médicaments (AEM). Jean-Pierre Louyet, ambassadeur de France à Londres a ainsi déclaré lors de l'ouverture de cette journée : « D'après mes informations, Lille est shortlistée pour l'accueil de l'AEM ». Une information confirmée peu de temps après par Martine Aubry : « 53% des chercheurs de l'AEM se sont prononcés en faveur de la métropole lilloise. Lille figure dans les villes finalistes ». C'est une première victoire, mais la guerre n'est pas gagnée pour autant. Le vote final aura lieu fin novembre. « Le choix des salariés de l'AEM est important car s'ils quittent cette institution, celle-ci risque de tomber en panne », note Xavier Bertrand, avant de souligner : « À présent, pour que nous puissions l'emporter, il faut que le Président de la République se mobilise. Nous avons nos chances, mais il faut faire le boulot ».

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