2017 a été l'année de toutes les hausses pour le port de Lille. Avec un trafic total de 7,764 millions de tonnes, les différents sites portuaires de la métropole ont connu une augmentation de 11,74% par rapport à 2016. 2017 s'inscrit de fait comme la troisième meilleure année de l'histoire de Ports de Lille, les records précédents remontant à 2006 et 2007. Du côté des conteneurs, la croissance s'inscrit à 30% par rapport à 2016, avec 169 755 EVP manutentionnés.
Plus de fuvial et de ferroviaire, moins de camions
Surtout, l'année passée a vu battre tous les records du port pour le trafic fluvial (1,8 million de tonnes, +8,32%) et le ferroviaire (482 739 tonnes, en hausse de 78% par rapport à 2016), des chiffres qui illustrent bien la complémentarité des flux maritimes et ferroviaires, selon Alain Lefebvre, le directeur général des Ports de Lille. « De plus en plus se met en place le transbordement direct de l'eau au fer, avec zéro recours au camion. Chaque semaine, 20 barges porte-conteneurs arrivent au port depuis le range de la mer du nord, et 20 trains partent du port de Lille ou y arrivent, depuis et vers le sud de la France. Ainsi, ce sont 120 000 poids lourds par an qui sont évités dans la métropole lilloise.»
La renaissance de CMDU
« Le port a un rôle à jouer dans l'amélioration de la mobilité autour de Lille », souligne pour sa part Philippe Hourdain, le président de la CCI et de Ports de Lille, toujours très sensible à ces questions. « A ce titre, le véritable démarrage du Centre Multimodal de Distribution Urbaine (CMDU) auquel on a assisté cette année, après de grosses difficultés, montre bien l'importance de la multimodalité, qui est un grand facteur d'amélioration du trafic en ville. »
D'abord confiée à un consortium d'entreprises, la gestion de ce centre, créé en 2015 pour centraliser le gros des livraisons, distribuées ensuite via des mode de transport doux aux commerces du centre-ville, s'est révélée un fiasco. La direction des ports a donc rompu le contrat cette année, et a choisi une PME, Oxipio, pour prendre en main la structure. Un choix qui s'est révélé gagnant.
« Nous avons perdu deux ans, mais les chiffres de cette année montrent que CMDU fonctionne bien, et répond à une demande. Cette année, nous allons atteindre l'objectif de 40 000 colis traités par mois, que nous nous étions fixé en année 3. Le succès de CMDU pose la question de l'agrandissement de la surface qui lui est dédiée, les 2 500 m² commencent à être un peu étroits. Pourquoi pas mettre en place des structures bien en amont de la métropole, à Dourges et à Halluin, avec un système de navettes fluviales, pour limiter encore davantage le nombre de camions autour de Lille,» détaille Philippe Hourdain.
Un partenariat à 45 millions d'euros avec Roquette
En 2018, c'est la hausse d'activité de Roquette qui devrait venir soutenir celle du port. Un partenariat a en effet été signé entre les deux parties, qui verra la construction d'un nouvel entrepôt de 41 000 m² à Santes, aux dernières normes internationales, dédié au chargeur. Un système de transport permettra à Roquette de faire transiter ses stocks de Lestrem à Santes en passant par Béthune, sans recourir à la route. 45 millions d'euros vont être investis dans le cadre de ce partenariat.
Lille, une escale touristique
Enfin, 2017 a montré l'intérêt que peut revêtir Lille pour les croisiéristes, qui de plus en plus inscrivent le , port sur leurs itinéraires. Sept navires de croisières ont ainsi fait escale à Lille en 2017, ils seront au moins 14 en 2018... et peut-être encore plus nombreux par la suite. « Avec le canal Seine-Nord, Lille sera sur la ligne Paris-Amsterdam. Nous faisons tout pour développer cette activité touristique, qui peut être très porteuse pour le territoire,» assure Alain Lefebvre.
