C’est un secteur à flux tendu. Par définition. Le matin même, une course contre la montre se joue dans la région de Pontivy. Un enfant s’est gravement blessé et perd beaucoup de sang. Parallèlement aux secours, une autre intervention s’organise : la société Vannes Express est mandatée pour réapprovisionner en sang la polyclinique de Pontivy.
C’est le pain quotidien de la PME de Saint-Avé. Depuis 2006 et un premier marché remporté pour les lots de nuit et de week-end, Vannes Express achemine des culots de sang dans une large partie du Morbihan. Elle assure trois rotations de prélèvements entre le Centre hospitalier de Vannes et Auray (Le Pratel), auxquels s’ajoutent jusqu’à 10 rotations quotidiennes pour les besoins urgents (plaquettes, organes…). L’entreprise effectue aussi des rotations entre les CH de Vannes et de Ploërmel, travaille pour la Banque du sang de Pontivy, plusieurs hôpitaux locaux… « Le transport de sang demande beaucoup d’énergie. J’y suis venu deux ans après la création de la société en 2003. Je sortais du monde des messageries », évoque Michel Guillo, gérant de Vannes Express.
Rejoint par l’ancien cédant
En 2005, Michel Guillo rencontre Luc Bovani. « Il faisait du taxi frigo et vendait son fonds de commerce. J’ai repris l’affaire et développé le transport de sang avec la polyclinique de Pontivy. » L’activité, intense, exigeante, se développe. S’ajoutent des rotations entre Pontivy et Loudéac jusqu’au regroupement des deux établissements hospitaliers, puis des déplacements pour l’Établissement Français du Sang. Une dizaine d’années plus tard, l’entreprise, qui a conservé son activité de messagerie et développé une activité de clientèle frigo dans l’agroalimentaire (LDC, Stalaven) et la restauration (criées…) emploie 22 salariés et compte une quinzaine de véhicules pour un CA de 950 000 €. Et contre toute attente, Luc Bovani a rejoint Michel Guillo comme responsable administratif et logistique.
Nouvelle base à Saint-Avé
Le duo avance main dans la main. Vannes Express se développe et acquiert cet été une petite base logistique 3 quais, zone du Poteau. « Pour rester à proximité du centre hospitalier de Vannes. Cette base va aussi permettre de développer de nouveaux marchés, notamment dans le transport de médicaments, pour lequel nous travaillons depuis avril. Les quais vont permettre d’éclater les livraisons en lien avec MJ Transports, qui assure pour nous les ramasses poids lourds ».
Prochain défi : les nouvelles réglementations du froid en 2019. « Il faut tendre vers le bi-température. Avoir des véhicules et des chambres froides différenciées à +4/-4 °C et +15/+20 °C pour les couches, les brosses à dents… Tout le monde ne va pas investir. 15-20 °C, ça veut dire refroidir l’été mais réchauffer l’hiver. »
Vannes Express a décidé de suivre le mouvement. « C’est important de se diversifier. Je n’ai pas envie de faire les mêmes erreurs qu’à mes débuts. » La crise a laissé des traces dans toutes les têtes.
