Vents porteurs pour Hy Generation après une longue période d’essais de prototypages, et de pré-séries. Depuis Vannes, la start-up développe ses moteurs électriques pour bateaux. "Nous sommes le seul fabricant français de moteurs électriques quand d’autres peuvent le revendiquer mais sont juste assembleurs en France", rappelle Guénaël Roux, directeur général aux côtés de Rémi Champeaux, fondateur et PDG. Hormis les aimants venus de Chine et utilisés dans ces propulseurs, le reste des éléments sont fabriqués par Hy Generation.
Convaincre
À l’heure de la phase industrielle, Hy Generation a dû chercher des leviers pour avoir les moyens de ses ambitions. Elle s’est donc naturellement tournée vers des banques et des fonds d’investissement. Alors que tout allait être finalisé, un family office français a souhaité les accompagner. "Nous avions le choix et nous avons opté pour ce family office. Ils ont une grande expérience industrielle, commerciale et internationale. Leur niveau d’exigence est aussi à prendre en compte. Un industriel souhaite voir la preuve du concept. Nous avions déjà des clients, cela nous a aidés." Autre point sur lequel il a fallu rassurer : le dimensionnement des besoins. "Il faut lever les inquiétudes autour d’un projet industriel. Nous avons fait le choix de développer des moteurs avec peu de pièces : 30 contre 300 pour un moteur thermique. Beaucoup de nos pièces sont fabriquées grâce à l’impression 3 D ce qui limite nos besoins en investissements industriels."
Ces interrogations levées, Hy Generation a pu ouvrir son capital à hauteur d’1,5 million d’euros. "Pour passer à cette phase industrielle, il faut nous entourer de nouvelles compétences et recruter de nouveaux ingénieurs pour innover. Notre équipe grandit progressivement, nous serons 10 prochainement et 50, nous l’espérons, d’ici 5 ans." D’un premier moteur - le Rim 6 qui permet de propulser des bateaux jusqu’à 4 tonnes - l’entreprise a développé le Rim 14 qui peut concerner des bateaux jusqu’à 10 T comme ceux de la Marine française déjà cliente. De 30 moteurs fabriqués et vendus chaque année, Hy Generation va passer à 400 voire 500 rapidement. "La demande est là, en France comme à San Diego, Singapour, etc."
Le collectif comme fil rouge
Pour ses fondateurs, point de réussite dans le parcours d’Hy Generation sans un élan collectif. Cette jeune pousse a la particularité d’être hébergée dans les locaux de Socomore, le spécialiste des solutions chimiques pour l’aéronautique, l’automobile, … "Frédéric Lescure, PDG de Socomore, nous accueille depuis plusieurs années dans le cadre de Breizh Lab, cette initiative qui permet à des industriels de mettre à disposition de start-up ou porteurs de projets, leurs mètres carrés disponibles." L''industriel est aussi présent au capital via son fonds Socomore Venture. La Région Bretagne a aussi soutenu les débuts de la start-up comme Bpifrance et l’Ademe. "Cela nous a permis de franchir les étapes des essais et des prototypages. Nous avons aussi vendu des pré-séries à des clients afin de nous développer en propre jusqu’à aujourd’hui."
