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SPL ouvre une seconde usine de fabrication de pré-murs
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SPL ouvre une seconde usine de fabrication de pré-murs

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Afin d’asseoir son fort développement dans la conception et la fabrication de pré-murs et de pré-dalles béton pour le bâtiment, la société SPL (35 salariés) construit sur son site de Landaul une deuxième usine. Un bâtiment de 6 000 m² est en train de sortir de terre. Ouverture prévue : mai 2018.

— Photo : Xavier Eveillé

L’investissement avoisine les 10 M€. Il va permettre de doubler le chiffre d'affaires de la PME de Landaul (8 M€ en 2016 et 2017) qui va ainsi monter à 50 emplois directs (35 actuellement). Un effectif auquel il convient d’adjoindre les emplois indirects, de l’ordre d’une dizaine, essentiellement situés au sein du bureau d’étude du partenaire historique rennais, KP1.
À l’origine de cette seconde usine, il y a bien sûr la demande, qui va croissante. Avec un élément clé : c’est la pénurie de main-d’œuvre dans le bâtiment, qui n’a pu anticiper les besoins nés de la reprise, qui nourrit l’essor du marché des pré-murs : « Les entreprises de maçonnerie se tournent de plus en plus vers l’assemblé car elles y voient un moyen de pallier ce manque de main-d’œuvre : les équipes peuvent passer plus vite d’un chantier à un autre. Si certains maçons y voient un renoncement à leur savoir-faire de coffreur bancheur, d’autres s’adaptent, devenant des assembleurs », constate le directeur du site, Stéphane Renaudin.


Monter en gamme ou partir à la conquête loin de ses bases ?
Autre raison : SPL entend aller plus loin dans l’innovation produit en développant des pré-murs avec isolation intégrée. « C’est aussi ce qui nous a motivés à construire cette unité sur site, à Landaul, et non dans une autre région. Nous restons un acteur du Grand-Ouest et préférons monter en gamme plutôt que de partir à la conquête de marchés loin de nos bases, poursuit le dirigeant. Pour cela, nous avons anticipé en créant notre propre bureau d’études de trois personnes. Il va passer à quatre à court terme et à 10 voire 12 à plus long terme avec un responsable bureau d’études à recruter. Nous recrutons aussi beaucoup d’intérimaires en production, amenés à signer en CDI, et pourvoyons un second poste de commercial, ainsi qu’un responsable gestion de production et qualité et un logisticien... »
La nouvelle unité va également intégrer des soudeurs pour créer un atelier d’armateur à façon. La crise a fait des dégâts dans le coffrage et le ferraillage : « Sans internaliser ce service, nous ne trouverions pas de prestataire à même de suivre notre cadence de production. »

Soutien de KP1 et des Sablières d’Armorique
Fondée en 2009, SPL doit aussi son succès au soutien de partenaires, dès la genèse du projet. « L’idée est née vers 2006, resitue Stéphane Renaudin, qui travaille alors sur le site voisin de Fimurex (conception de poutrelles, poutres, poteaux...). Le géant sidérurgique français, qui dispose de deux divisions acier et armatures pour le bâtiment, gérait également deux petites unités béton, dont celle de Landaul. « J’avais émis l’idée de créer une unité de pré-murs, mais le groupe avait rechigné à devenir concurrent de ses propres clients. »

Une mutation faire revenir le Lorrain Stéphane Renaudin en Moselle, il devient directeur d’usine à Woippy. « Le projet est resté dans un coin de ma tête jusqu’à la rencontre déterminante avec l’entrepreneur Manuel de Sousa Reis, en 2008. »
Très présent dans le négoce en bâtiment, actionnaire majoritaire des Sablières d’Armorique, qui dispose d’un terminal au port du Rohu à Lanester, Manuel de Sousa Reis se montre intéressé et apporte fonds et connaissance du secteur. « Un coup du destin énorme. C’est à lui que l’on doit d’ailleurs le premier terminal cimentier de l’Ouest, à Montoir-de-Bretagne [revendu par la suite au groupe Lafarge]. J’ai alors quitté Fimurex pour mener le projet. »

La première usine de 4 000 m² est créée. Emballé, Jean-Yves Tranvaux rejoint SPL comme directeur commercial. L’autre coup du sort favorable revient au groupe KP1, qui approche SPL peu de temps après son lancement, apportant les compétences de son bureau d’études, les pré-murs manquant à sa gamme. « Nous sommes passés aux 2x8 puis aux 3x8 en pleine crise parce qu’on tenait le bon produit. »
Stéphane Renaudin espère dupliquer la même organisation dans la nouvelle unité : « Nous prévoyons de passer aux 2x8 avant Noël 2018. »

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