L’entreprise lorientaise Securiteam va mettre le cap sur … Lorient. A l’étroit dans ses bureaux de la rue Simone Signoret, l’agence de sécurité investit dans des locaux en plein centre-ville. Elle s’établira sur 800 mètres carrés pour développer ses nouveaux projets. « Nous pourrons miser encore plus sur notre centre de formation en ouvrant une école de la sécurité. L’idée est de pouvoir faire des mises en situation en reconstituant une caisse de magasin, une caisse de magasin, etc. mais aussi disposer d’un dojo pour enseigner les bases du self défense », livre Alban Ragani, dirigeant et fondateur de la société avec son frère Cédric.
Gardiennage, sécurité mobile (alarmes), événementiel et incendie sont les principaux champs d’action de Securiteam. Depuis sa création en 2003, l’entreprise affiche une croissance à deux chiffres depuis quinze ans. Elle compte aujourd’hui 295 salariés et clôturera son exercice sur un chiffre d’affaires de 7,6 M€ contre 6,9 M€ en 2016. Cédric et Alban Ragani mesurent le chemin parcouru depuis les débuts. « Nous habitions Paris et Toulouse quand nous avons commencé. Nous avons décroché notre premier contrat pour deux magasins dans la Drôme. Puis, cela s’est poursuivi. Pendant sept ans, nous avons été les deux seuls salariés de l’entreprise. »
Bretagne, Rhône-Alpes et Paca
Cette présence dans le Sud de la France demeure toujours aujourd’hui. Securiteam compte ainsi plus de 70 agents intervenants entre Echirolles, Lyon et Aix mais un seul site : Lorient. « Tout est géré depuis le Morbihan. Nous n’avons pas d’agence. En revanche, notre choix est d’investir dans l’encadrement de nos agents. C’est primordial et c’est une façon d’éviter le turn-over » résument les deux frères. A ce jour, la Bretagne pèse 65 % de l’activité. « Les 35 % restants sont réalisés en Rhône-Alpes et PACA. » La spécialité de l’entreprise : la GMS. Récemment, l’effectif est ainsi passé de 250 à 295 salariés en décrochant plusieurs marchés au sein de l’enseigne Carrefour à Rennes.
Pour Securiteam comme pour ses confrères, le recrutement demeure une problématique cruciale. « Le nerf de la guerre est là. Nous avons des postes vacants. Certes, il y a encore des clichés autour de nos métiers mais nous avons aussi une grosse problématique avec Pôle Emploi. Le souci, ce ne sont pas ses agents mais la structure. Quand vous avez des candidats, qu’ils veulent se former chez vous et que Pôle Emploi les oriente ailleurs, que voulez-vous faire ? » Pour continuer à grandir, la société mise sur plusieurs leviers comme le CICE. « C’est un bol d’air évident. Nous avons ainsi pu recruter de nouveaux salariés. » A ce titre, un baromètre économique montre que l’entreprise se classe troisième en matière de recrutements sur le bassin lorientais.
Par ailleurs, les attentats de 2015 et le renforcement des dispositifs de sécurité créent une demande plus importante. Alban Ragani note aussi « un essor de la délinquance en Bretagne notamment à Rennes. » Ces différents critères combinés génèrent une activité plus forte mais le chef d’entreprise met une condition à cela : « Nous devons êtes bons et vigilants pour garder une qualité de service irréprochable. »
Membre fondateur d’un consortium
Pas question de rester sur de vieux schémas ou stéréotypes du métier pour les deux jeunes dirigeants. Contrats numériques et signatures électroniques sont devenus le quotidien de l’entreprise. Depuis trois ans, l’entreprise lorientaise et onze autres sociétés, ont créé un consortium de sécurité privé. Leur objectif : disposer d’une taille et d’une assise économique forte pour attaquer des marchés nationaux. Avec 150 millions d’euros de chiffre d’affaires en cumulé, ce consortium se positionne comme le cinquième groupe français du secteur. « En terme d’organisation, nous nous sommes répartis le territoire. En Bretagne, Securiteam est la seule. A l’instar des contrats que nous avons pu avoir avec Carrefour, nous irons voir les autres acteurs du secteur. » De quoi laisser entrevoir une nouvelle phase de croissance pour la PME. « Nous visons les 10 millions d’euros de chiffre d’affaires dans les deux prochaines années. » Pour atteindre cette perspective, le duo entend poursuivre ses développements sur ses métiers mais aussi sur les formations qu’elles proposent, en sécurité mais aussi en Caces, habilitation électrique et stages de récupération de points, etc. Elle entrevoit aussi d’autres secteurs à investir. « L’intervention sur alarme compte encore peu d’acteurs. Aujourd’hui, nous avons la structure pour le faire. La croissance externe est aussi quelque chose que nous n’excluons pas. »
