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Quand l'économie morbihannaise tire plutôt bien son épingle du jeu
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Quand l'économie morbihannaise tire plutôt bien son épingle du jeu

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Préfecture, Banque de France, Fédération bancaire, Direccte et Urssaf ont mis en commun leurs indicateurs clés pour scruter l’état de santé de l’économie locale. Si, en 2020, elle a globalement tiré son épingle du jeu, 2021 est abordé avec prudence.

Pour Patrice Faure, préfet du Morbihan, il faut d’ores et déjà imaginer l’économie de demain — Photo : Ségolène Mahias

Diversifié et agile, l’écosystème morbihannais a plutôt bien résisté dans son ensemble au contexte unique qu’aura été 2020. C’est ce qui ressort de la dernière étude statistique menée en Bretagne par la Banque de France. " Nous observons que l’économie bretonne et celle du Morbihan ont été globalement plus dynamiques qu’au niveau national et qu’elles ont connu un rebond plus fort ", résume Jean-Luc Chaussivert, directeur de la Banque de France dans le Morbihan. Un propos que ce dernier a également nuancé en précisant que cette enquête menée auprès de dirigeants locaux n’intégrait pas le secteur des CHR ni celui du secteur du spectacle. Autre donnée à prendre en compte : la date de l’enquête. "Nous avons interrogé ces professionnels entre fin décembre et début janvier. Ils avaient une vision assez positive pour 2021 mais à cette période, nous parlions peu ou pas des variants ainsi que des problématiques d’approvisionnements de certaines matières premières."

6 500 PGE dans le Morbihan

Cette vision est aussi celle dont se fait écho le préfet du Morbihan, Patrice Faure. "La situation économique dans le département apparaît plus favorable qu’ailleurs en France. Les chefs d’entreprise que je rencontre affichent un certain optimisme. Ils s’appuyaient également sur l’espoir d’une vaccination massive et rapide." Un espoir quelque peu douché. Toutefois, le représentant de l’État a évoqué les bonnes performances des acteurs de l’agroalimentaire et le tourisme qui a su tirer son épingle du jeu. " Dans ce contexte, les problématiques de recrutements demeurent. Nous observons aussi une hausse de la création de petites entreprises." Rappelant que 6 500 dossiers de PGE avaient été instruits pour un montant d’1 milliard d’euros, permettant "de sauver de nombreuses entreprises de la faillite", le préfet Faure s’est voulu très clair. " Je le répète lors de mes visites en entreprise : les sommes prêtées devront être remboursées. Il faudra s’acquitter de ses dettes."

Pédagogie autour du remboursement des PGE

Sur ce sujet du remboursement des PGE, Alain Poupon (CMB), président morbihannais de la fédération bancaire française, a précisé que le montant total des prêts était globalement plus important dans le Morbihan que dans les autres départements bretons. Les secteurs les plus aidés ont été celui des CHR suivi de celui des commerces et du bâtiment. "Actuellement, nos équipes se rapprochent des souscripteurs sur le sujet de l’utilisation des PGE et des modalités de remboursements. C’est un travail de pédagogie pour aider les dirigeants à prendre la meilleure décision." Selon le représentant des banques locales, 30 % des entreprises n’auraient pas touché à leur PGE et 60 % auraient utilisé la moitié pour leurs besoins et auraient placé le reste en trésorerie. " Mon conseil serait que si l’entreprise passe cette crise sans toucher à son PGE, il est préférable de le rembourser."

Un taux de chômage à 7,7 %

Sur le volet de l’emploi, Eric Boireau, directeur de l’unité territoriale de la Direccte, confie que les données sont un peu "en trompe-l’œil". Le taux de chômage atteint actuellement 7,7 % quand il était de 6,5 % avant la crise sanitaire. " Il y a une dégradation mais qui n’est pas si catastrophique que cela. Mais il convient de faire attention, les données peuvent connaître de fortes variations d’un mois à l’autre." Sans peu de surprise, le chômage des jeunes a augmenté de 8 % en un an.

Tournés vers 2021, ces acteurs locaux misent sur ce rebond déjà observé, sur une économie qui a su s’adapter voire mettre en place de nouvelles activités, la digitalisation du commerce qui est lancée… Enfin, le plan de relance et les nombreuses aides devraient porter leurs fruits. Ceci sans éluder des défaillances d’entreprise : " inévitablement à l’approche de l’été, nous devions avoir de la casse, mais il ne faut pas faire peur avant l’heure. Nous espérons surtout que la date de sortie de crise se profile."

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