Olmix Group à l'heure du déploiement international
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Olmix Group à l'heure du déploiement international

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Le Morbihannais Olmix Group a trouvé les moyens de ses ambitions. Ses avancées scientifiques sur les propriétés médicinales des algues, tant sur l’homme que sur l’animal, dans la pharmacologie, l’alimentation comme la nutrition, se voient enfin reconnues au plus haut niveau européen. En intégrant le plan Juncker, Olmix Group a en effet bénéficié de 30 millions d’euros, soit 50 % des investissements, pour son implication dans le sans-antibiotique grâce aux algues (Saga).

— Photo : DR Olmix Group

Banque européenne d’investissement, Bpifrance, Caisse des Dépôts… Olmix Group lève des fonds. Quelque 30 millions d'euros, soit 50 % des 60 millions d'euros destinés à se déployer à l'international. Cet appui financier doit, surtout, parachever la constitution d’une filière complète : « On est passé au stade industriel et mondial après des décennies de développement et ce, en dépit des innombrables difficultés rencontrées. Le lobby agroindustriel guette le moindre de nos faux pas », tranche Hervé Balusson, le fondateur d’Olmix Group, basé à Bréhan (Morbihan), et présent aujourd’hui dans 100 pays.

« On a essayé de nous tuer, maintenant on veut nous racheter... »

Le groupe, qui compte aujourd’hui 850 salariés pour 160 millions d’euros de chiffre d’affaires, est désormais pris au sérieux. « On a essayé de nous tuer, maintenant on veut nous racheter… », glisse le patron iconoclaste breton, parti de zéro et aujourd’hui convié à la Cop 23 pour débattre face aux géants Bayer et autres BASF.

Pour son programme "Sans-antibiotique grâce aux algues", Olmix Group a jeté des ponts industriels dans tout le Grand Ouest en se faisant une spécialité de la reprise d’anciennes friches. Après le rachat de l’ancienne unité de la Sica Saint-Pol-de-Léon (choux fleur), Olmix finalise actuellement la montée en puissance d’un troisième site de production spécialisé dans le crackage des algues, à Saint-Hilaire-de-Riez (Vendée), dans une ancienne usine de légumes. Ces sites de production, auquel il faut ajouter celui, historique, de Bréhan, sont en mesure d’alimenter le marché européen. Olmix Group exploite de gros volumes de biomasse d'algues pour la nutrition, l’aquaculture, l’amélioration de la santé des plantes sans pesticides.

Transfert de technologie en Russie

L’avenir passe par la constitution d’une véritable filière industrielle autour des algues avec le soutien politique de l’Europe, « de sorte que l’on ne puisse plus nous atteindre ». Le dirigeant ajoute : « C’est un combat de titans. » L’année 2018 devrait être consacrée à l’accélération du déploiement industriel et logistique et à la poursuite de l’internationalisation du groupe, dont le chiffre d’affaires s’est envolé (160 millions d’euros en 2017 pour 850 salariés contre 620 salariés pour 37,5 millions d’euros deux ans plus tôt).

Outre l’acquisition de Farmers House via sa filiale hollandaise, Olmix a racheté ces dernières années Sovipor, PRP Technologies, Aroma Celte… Avec, à chaque fois, l’application d’une logique par filière : « PRP va nous faire entrer dans le végétal, Aroma Celte dans l’human-care avec des débouchés dans les pharmacies. »

L’export atteint désormais les 70 à 80 % du chiffre d'affaires et les progressions sont sensibles sur les marchés vietnamiens, russes, sud-américains (Chili, Pérou…) avec en ligne de mire l’Amérique du Nord et l’Afrique. « C’est de l’amorçage. Il faut grandir dans tous les sens », résume Hervé Balusson.

En Russie, Olmix entend bâtir une filière via un transfert de technologie partiel. Les Russes sont prêts à financer la transformation et la dilution sur place avec des concentrés provenant de Bretagne et de Vendée, territoires qui restent au cœur du dispositif et de la stratégie d’expansion du groupe dans le domaine des algues.

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