Olmix : 25 millions d'euros impulsés à Bréhan
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Olmix : 25 millions d'euros impulsés à Bréhan

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Faire du problème des algues vertes des solutions pour l'alimentation et la santé du bétail. Tel est le crédo d'Olmix à Bréhan qui pose sur la table un gros investissement pour mieux irriguer ses filiales mondiales.
— Photo : Le Journal des Entreprises

À lui seul, Olmix veut donner l'impulsion pour 17millions d'euros d'investissements à Bréhan. Avec le renfort de la Sica à Saint-Pol de Léon et de PRP, entreprise voisine, le montant atteint même 25millions d'euros. Expert en additifs pour l'alimentation et la santé animale, Olmix a déjà investi 40millions d'euros depuis 15 ans, en particulier en recherche et développement, qui pèse pour 4,5% de son chiffre d'affaires. L'entreprise s'inscrit depuis le 1erjanvier et jusqu'à fin 2015 dans le programme Isi (Aide aux projets d'innovation stratégique et industrielle) d'Oséo, qui va lui permettre d'enfoncer davantage le curseur de la recherche appliquée. Et de se développer encore à l'international.

150.000 tonnes par an
L'export représente la moitié de l'activité d'Olmix. Ses produits sont distribués dans une soixantaine de pays. L'un d'eux, le Mistral, est expédié aux quatre coins du monde: au Vietnam, en Thaïlande, en Corée du Sud et aussi au Nigeria ou en Argentine. Des sacs de ce mélange d'argile, d'huiles essentielles et d'algues dans lequel sont trempés les porcelets à la naissance s'amoncellent vers le plafond de l'usine de Bréhan. 50.000 à 60.000 tonnes de produits sont élaborées dans le Morbihan chaque année, le total monte même à 150.000 tonnes pour le groupe. Olmix est présent à travers douze filiales à l'international, en Amérique du Sud, en Asie, en Russie et même récemment en Turquie. Cette firme cotée en bourse, son P-dg Hervé Balusson la définit comme «une major de la chimie verte, notre défi est de nourrir neuf milliards d'hommes en nous appuyant sur le plus grand champ de culture de la planète: la mer.»

Pas assez d'algues vertes
Les algues vertes ont beau avoir mauvaise presse, Olmix veut se servir du problème pour trouver des solutions. Avec le projet Ulvans, il projette de valoriser 15.000 tonnes d'algues par an. Les algues seraient récoltées en mer et raffinées à Bréhan afin d'aboutir à l'Amadeite, un bio polymère utilisé en nutrition animale. «Le marché de l'alimentation du poisson est en pleine croissance», ajoute Hervé Balusson. «Au niveau mondial, on passera de 30millions de tonnes par an à 150millions d'ici à 20 ans. En Inde, en Asie, il y a toute une économie de l'aquaculture qui se crée. La farine de poisson est passée de 500dollars à 2.000dollars la tonne. Il y a donc de gros enjeux pour trouver des ressources de substitution. Les besoins seraient de centaines de milliers de tonnes.»

Épine dans le pied
Du coup, les quelque 50.000 tonnes bretonnes seraient même largement insuffisantes. De quoi ôter une énorme épine du pied aux bassins de Saint-Brieuc, Concarneau ou Lorient. Une machine spécifique à 600.000euros a même été développée pour la "récolte" des algues. «Ceux qui sont les mieux à même de nous épauler sont les entreprises agricoles», complète Sébastien Balusson, directeur général adjoint et directeur industriel d'Olmix. «Car ils ont déjà des équipements adaptés comme les moissonneuses batteuses et ont l'habitude de travailler à n'importe quelle heure. C'est pour cela que nous développons ce partenariat avec la Sica de Saint-Pol-de-Léon.»

Avancer prudemment
«Aujourd'hui, nous sommes dans la nutrition. Demain, nous voulons entrer dans la neutracétique, vendre aux vétérinaires des alicaments», poursuit Hervé Balusson. Pas question pour le moment de toucher à l'alimentation ou à la santé humaine. Même si, d'après le dirigeant, «en Chine, en Corée ou au Canada, des usines vont sortir en santé humaine.» Olmix, lui, doit avancer prudemment et tenir compte des réticences parfois très fortes de l'opinion française. «Le tout avec les algues, c'est de ne pas les laisser en putréfaction», poursuit le dirigeant. «Il y en a un million de tonnes dans le port de Quingdao. Les Chinois les raffinent, les mettent dans les soupes. Pour industrialiser, on devra d'ailleurs de toute façon aller chercher les algues dans l'océan.»

Olmix (Bréhan)
P-dg: Hervé Balusson
Effectifs: 250 personnes
Chiffre d'affaires 2010(comptes non audités): 53,4millions d'euros
Tél: 02 97 38 81 03.

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