Notre-Dame-des-Landes : Scruté par le bâtiment morbihannais
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Notre-Dame-des-Landes : Scruté par le bâtiment morbihannais

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Tout le monde devrait pouvoir tenter sa chance. Le futur aéroport du Grand Ouest à Notre-Dame-des-Landes, à une heure du Morbihan, risque fort d'intéresser les PME du bâtiment de ce département.

— Photo : Pixabay

La course vers les appels d'offres peut commencer. Depuis le 1er janvier 2011, Vinci s'est vu officiellement confier la conception, le financement, la construction et l'exploitation du futur aéroport du Grand Ouest à Notre-Dame-des-Landes (Loire-Atlantique). Un bail de 55 ans, avec un démarrage des premiers travaux sur le terrain mi-2013.

Cinq filiales de Vinci

La plus grosse part des travaux devrait être assumée par Vinci Construction et ses divisions. Difficile de dire pour le moment quelle part précise sera laissée, en co-traitance ou sous-traitance, aux PME morbihannaises. D'autant que cinq des branches bretonnes du mastodonte du BTP sont situées dans le département. À Vannes pour Sogea Bretagne BTP, Sarzeau pour la CTPR, Questembert pour EGC Canalisation, Caudan pour la Cofframat et Ploemeur pour EGC Génie Civil. Mais si ces filiales interviendront à coup sûr lors de ce chantier, Vinci Construction prévoit également de faire appel à des TPE et PME indépendantes locales. Notamment pour tout ce qui relève de l'étanchéité, des menuiseries, des revêtements de sols, des cloisons, des peintures, de l'électricité. «Les seuls points sur lesquels les filiales de Vinci interviendront seront le gros oeuvre, les canalisations, les voiries et réseaux divers et le terrassement», assure Roger Lebreton, directeur délégué de Vinci Construction France pour le périmètre Ouest (Bretagne, Pays-de-la-Loire, Poitou-Charentes). «Même dans ces domaines, nous n'excluons pas le recours à des entreprises locales.» Quant aux savoir-faire les plus pointus, ils devraient pouvoir s'exprimer avec ce projet HQE (Haute qualité environnementale). Malgré le moratoire en cours sur les aides publiques à l'énergie solaire. L'aéroport prévoit en effet cellules photovoltaïques en toiture ou panneaux en bois apposés sur les façades extérieures. «Malheureusement, dans le cas de gros dossiers tels que celui-ci, on voit bien que la concurrence est nationale», constate pourtant Philippe Mouret d'I.C. Bois à Sérent, leader morbihannais de l'ossature bois. «Nous venons de nous faire rafler un marché par Matisse, une entreprise de l'Est de la France qui n'a qu'un petit bureau à Vannes. Et puis, ce projet est assez loin en termes d'échéance. Mais il va générer une activité économique, avec des retombées qui ne seront pas à négliger.»

Budget : 556 millions d'euros

Le syndicat mixte d'études de l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes annonce pour le nouvel équipement une zone de chalandise de six millions d'habitants dans un rayon de deux heures et de 170 000 entreprises à une heure et quart de distance. «La clientèle de Nantes n'est pas forcément celle de Lorient», remarque néanmoins Jean-François Le Tallec, président de la CCI du Morbihan. «Une partie des entrepreneurs du département utilisent déjà Nantes-Atantique. Notre-Dame-des-Landes permettra notamment de meilleures liaisons européennes.» Jean Troadec, gérant du façadier Kerviche à Arzal, à 50 minutes du site, reconnaît avoir intégré l'émergence de l'aéroport du Grand Ouest dans sa stratégie de développement: «Après tout, à Arzal, nous sommes plus proches de Nantes que de Lorient. Sur la zone d'implantation du futur aéroport, au sein de communes comme Blain, il n'y a pas une infrastructure d'habitat tellement étoffée. Le marché de l'immobilier va fortement s'y développer.» Sans oublier les zones d'activité voisines qui vont éclore parallèlement. «Ce chantier va sécuriser énormément d'emplois au sein des PME bretonnes et ligériennes», poursuit Roger Lebreton. Ce sont 2 500 à 3 000 emplois directs qui seront concernés par les travaux. Des travaux qui coûteront aux alentours de 360millions d'euros. Auxquels s'ajoutent près de 90millions d'euros avec les frais de bureaux d'étude et d'architecte. C'est d'ailleurs le Parisien Jacques Ferrier, architecte de la Cité de la Voile à Lorient, qui a été retenu. L'enveloppe globale devrait même être abondée de 110millions d'euros supplémentaires si l'on compte la tour de contrôle, les voies de desserte routière et notamment un nouveau barreau routier de onze kilomètres reliant la RN165 à la RN137.

Transfert d'activité

Mais le chemin jusqu'aux premiers coups de pioche est encore long. «Il y a tout un travail de planification des permis de construire à mener, des études réglementaires sur la faune et la flore à élaborer pour obtenir les autorisations administratives», souligne Roger Lebreton. À partir de mi-2014, Vinci aura trois ans et demi pour parvenir à réaliser les travaux et effectuer le transfert d'activité de l'actuel aéroport de Nantes Atlantique vers le nouvel aéroport du Grand-Ouest. Celui-ci doit être opérationnel fin 2017.

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