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Nodus Factory ouvre son capital à Crédit Agricole Expansion
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Nodus Factory ouvre son capital à Crédit Agricole Expansion

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En revisitant les techniques du matelotage, Nodus Factory multiplie les innovations dans les connecteurs textiles. La PME ouvre son capital à Crédit Agricole Expansion qui apporte près de 500 000 euros pour développer l’industrialisation et le leasing de ses produits.

Olivia Eidenberger, directrice du développement, et Yves Laurant, président de Nodus Factory — Photo : Xavier Eveillé

Fondé en 2015 à Sarzeau, Nodus Factory explore l’univers des connecteurs textiles avec de multiples applications éprouvées. Industrie, aquaculture, voile, nautisme… Ces innovations répondent à deux principes : être 100 % recyclables et coller aux besoins utilisateurs. Avec déjà douze personnes employées (10 salariés), un budget de R & D de 300 000 euros par an, l’entreprise est désormais basée à Vannes, zone de Laroiseau. Elle monte en puissance. Le Crédit Agricole du Morbihan, via Crédit Agricole Expansion, entre au capital, porté de 338 000 à 829 000 euros. "C’est un partenaire beaucoup plus qu’un investisseur", assure le président fondateur de Nodus Factory, Yves Laurant. Ils apportent leur savoir-faire technique et vont nous aider à créer un système de leasing (location avec option d’achat, NDLR) pour nos produits, en particulier dans l’ostréiculture."

Industrialiser en local

Nodus Factory a déjà inventé et breveté plusieurs innovations, déclinées en centaines de références, dans la voile et le nautisme. L’entreprise bretonne perce en particulier dans l’aquaculture avec deux systèmes en connecteurs souples entièrement recyclables : des cages anti-prédateurs pour la mytiliculture et des poches pour huîtres réversibles. Degré de pénibilité, connaissance du taux de mortalité des huîtres, du taux de chair, conséquence sur l’environnement… les données révélées par les systèmes connectés s’avèrent être de précieux atouts. L’entreprise séduit de nombreux parcs et exporte au Maroc (qui investit actuellement environ 10 milliards d’euros pour bâtir une filière complète en s’appuyant sur les dernières innovations, NDLR) mais aussi en Espagne, au Portugal, en Irlande, en Polynésie… "L’entrée au capital de Crédit Agricole Expansion va amplifier le mouvement de relocalisation de nos productions, dont certaines sont déjà assurées en Bretagne. Elle va permettre d’industrialiser de manière plus autonome et de développer un système de leasing de nos produits."

Le défi de la pérennité

Toute la filière aquacole fait face à des enjeux de taille, environnementaux et économiques. Ces innovations séduisent, dans un secteur en pleine prise de conscience mais qui est fragilisé par plusieurs mauvaises saisons. "Les métiers de la mer font l’objet d’une réflexion écologique. Les professionnels sont inventifs et c’est une question de gagne-pain, ajoute Olivia Eidenberger, directrice du développement chez Nodus Factory. Les chantiers doivent s’équiper pour faire chuter le taux de pertes à cause des tempêtes ou des prédations. Il en va de leur pérennité aujourd’hui." À raison de 7 000 à 10 000 pieux, un chantier mytilicole moyen peut perdre plusieurs centaines de milliers d’euros sur une saison.

Et Yves Laurant et Olivia Eidenberger de pointer les limites du système : "Le recours aux subventions en cas de catastrophe fait parfois écran à la recherche de solutions pérennes mais aussi écologiques."

Nodus Factory s’est structuré autour d’Yves Laurant, architecte indépendant, de son réseau d’ingénieurs free-lance, et d’investisseurs chevronnés comme Jean-Pierre Dupret (ex PDG de Rova), Olivier Cousi (avocat, spécialiste des droits d’auteur et de la propriété intellectuelle) et Jean-Claude Winders (ex-senior manager chez Caterpillar). Les cadres de Nodus Factory et l’Adapei de Loire-Atlantique sont aussi actionnaires.

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