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Michelin Vannes veut développer des produits sources de forte valeur ajoutée
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Michelin Vannes veut développer des produits sources de forte valeur ajoutée

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À l’aube de ses 60 ans, Michelin Vannes poursuit sa diversification sur des produits technologiques et plus rémunérateurs. Sa nouvelle directrice, Claudia Netodea, entend explorer de nouvelles voies en misant sur le collectif. Le site va accueillir Wisamo, une start-up du groupe, qui conçoit des voiles destinées à des cargos.

Claudia Netodea a pris la direction de Michelin Vannes le 1er mars — Photo : Ségolène Mahias

Changement à la direction du site Michelin de Vannes. Pour la première fois de son histoire, l’usine, spécialisée dans la fabrication de renforts métalliques pour les pneumatiques poids lourds, compte une femme à sa tête. Il s’agit de Claudia Netodea. Cette quinquagénaire allemande remplace Johan Cordonnier qui a pris la direction de l’usine Michelin de Bourges (Cher). Claudia Netodea se définit comme "un pur produit Michelin. À l’issue d’un stage aux États-Unis au terme de mes études où j’ai appris l’anglais, je suis entrée chez Michelin en Allemagne. C’est tellement sympa que j’y suis déjà depuis 24 ans." France, Allemagne, Pologne, Roumanie ont été des étapes dans sa carrière et sa progression dans le groupe. Reconnue pour sa capacité à manager au plus près des équipes, cette ingénieure économique, polytechnicienne, a aussi enseigné la démarche de responsabilisation de Michelin au gré des besoins des 67 usines du groupe dans le monde.

Des produits techniques plus rémunérateurs

Après avoir mené un projet de transformation d’usine en Roumanie, le groupe lui a proposé la direction de Vannes. "Je voulais retrouver un poste de management d’usine et aller dans la partie métallique." Le site morbihannais de Michelin cochait donc toutes les cases. "Je m’inscris dans les pas de Bertrand de Solages et de Yohan Cordonnier qui ont remis le site sur de bons rails. Il nous faut garantir la pérennité de l’usine. " En effet, les deux précédents directeurs du site, via les programmes Cap 2021 et Odyssée 2024, ont accéléré la transformation de l’usine et permis d’assurer sa continuité. Un programme d’investissements de 5 millions d’euros avait été décidé en faveur de l’ergonomie, de la robotisation et de la digitalisation.

Si les feux sont plutôt au vert, l’heure n’est pas à l’endormissement. "Je suis très attachée à l’humain et aux équipes mais il nous faut toujours, collectivement, penser à la rentabilité de l’usine pour payer les salaires." Quelque 350 à 360 personnes travaillent au sein de l’entité vannetaise de Michelin.

Pour cela, Claudia Netodea et ses équipes vont s’appuyer sur les leviers que sont la valeur ajoutée, la diversification et l’innovation. "Nous allons poursuivre sur le volet des produits techniques. Nous avons les capacités de fabriquer des renforts métalliques de haute technologie." En effet, ces produits plus difficiles à produire sont sources de forte valeur ajoutée. "Il nous faut regarder des business supplémentaires de renforts métalliques qui ne sont pas fabriqués chez Michelin. Ceci en prenant soin des équipes."

Des voiles gonflables fabriquées dans l’usine

Sur l’aspect innovation, l’usine vannetaise mène des essais pour travailler de l’acier recyclé. Le process est technique et il pourrait mettre deux ou trois années pour être parfaitement abouti. L’innovation pourrait encore et toujours être une nouvelle source d’activités et ceci grâce à des mètres carrés optimisés par Michelin. L’entreprise est établie sur 15 hectares et 50 000 m² de bâtiments qu’elle n’utilise pas en totalité. C’est ainsi que l’idée a été lancée de mettre en location ces mètres carrés disponibles afin d’y accueillir des acteurs de l’activité économique. Michelin est engagé de longue date auprès de différentes start-up.

C’est ainsi que le site industriel de Vannes va accueillir Wisamo, l’une des start-up du groupe Michelin. Elle fabrique des voiles gonflables qui ne sont pas sans rappeler le Bibendum Michelin. Destinée aux cargos maritimes, elle vise à permettre la réduction de carburant au profit d’une propulsion vélique. Testée par le skipper Michel Desjoyeaux, la voile va laisser place à un prototype de grande envergure : 800 m². Il sera donc construit dans les espaces disponibles de l’usine Michelin de Vannes.

Toujours sur le volet foncier et l’accueil d’activités hors pneus, l’usine a vu s’implanter APF Entreprises 56, l’entreprise adaptée de Ploeren qui était à l’étroit dans ses locaux. Des travaux ont été réalisés pour créer un ascenseur et un monte-charge. Sur 3 500 m², APF Entreprises 56 déploie désormais ses activités de tôlerie fine, bureautique, espaces verts et transports de personnes et de bureautique. APF Entreprises emploie 120 personnes dont 75 % sont en situation de handicap.

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