L'Usine de Kervellerin parie sur l’éco-industrie
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L'Usine de Kervellerin parie sur l’éco-industrie

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L’Usine de Kervellerin développe depuis bientôt trois ans des composants éco-sourcés pour l’impression 3D à base de coquilles d’huîtres. Ce concentré de coquilles permet de réduire l’utilisation de composants issus du pétrole ou de l’exploitation de carrières, tout en créant un débouché pour les résidus de l’activité conchylicole. La filière se déploie.

L’Usine de Kervellerin, gérée par Martine Le Lu-Mambrini, développe depuis bientôt trois ans des composants éco-sourcés pour l’impression 3D à base de coquilles d’huîtres — Photo : Xavier Eveillé

C’est un débouché de plus pour la filière conchylicole. Et une corde supplémentaire à l’arc de la PME de Cléguer. Spécialisée dans la fabrication de produits naturels et de coproduits, l’Usine de Kervellerin développe des gammes de produits innovants à partir d’algues, de crépidules, de coquilles Saint-Jacques pour l’industrie du traitement de l’eau, l’agroalimentaire, la cosmétologie ou encore la parapharmacie. L’entreprise, qui exporte près de 40 % de son chiffre d’affaires dans une vingtaine de pays, a également investi le champ des coquilles d’huîtres en développant le produit nommé ostrécal ®.

Depuis trois ans, elle développe un nouveau programme avec le plateau technique ComposiTIC (Université de Bretagne Sud), la PME d’Elven Elixance (coloration de matière à partie de pigments) et la société costarmoricaine Nanovia (commercialisation). Il vise à concevoir des consommables pour l’impression 3D sous forme de filaments. « La commercialisation a débuté il y a deux ans, explique Martine Le Lu-Mambrini, gérante de l’entreprise et docteure en pharmacie de formation. Mais pour des raisons de concurrence, l’Usine de Kervellerin ne communique pas (encore) sur les volumes produits.

L'usine de Kervellerin est spécialisée dans les écoproduits pour la cosmétologie, l'industrie du traitement de l'eau, l'agroalimentaire, la plasturgie — Photo : DR

« Nous ne surfons pas sur une mode »

C’est un marché de niche où les acteurs sont peu nombreux et ne sont présents qu’en Bretagne. L’enjeu est important pour l’entreprise de 8 salariés (pour 5 millions d’euros de chiffre d’affaires) qui a également investi en 2017 dans une extension de 1 000 m² sur site, à Cléguer. « Nous ne surfons pas sur une mode. Il y a une conviction profonde derrière ce projet sur lequel nous travaillons depuis 2006. » C’est en répondant à l’invitation du réseau Pionniers du développement durable, que l’entreprise s’est véritablement positionnée sur ce marché émergent. La filière s’est structurée autour d’un réseau de collecte auprès des professionnels de la mer. « Nous nettoyons la matière collectée et la traitons selon nos propres procédés », poursuit la gérante de la PME. Elle développe également d’autres produits à base de coquilles d’huîtres pour l’industrie plasturgique : « Nous offrons des débouchés pour des entreprises soucieuses d’alléger les teneurs non biodégradables de leurs résines plastiques en injectant des résidus transformés. »

D’autres brevets bientôt exploités

La recherche et le développement mobilisent constamment les ressources de l’entreprise qui a déposé de nouveaux brevets dans les écoproduits à base de coquilles d’huîtres ces derniers mois.

Les marchés historiques concernent la fabrication d’écoproduits et de coproduits pour le traitement des eaux, l’agroalimentaire, la cosmétique et demeurent prépondérants dans l’activité de l’entreprise, en croissance régulière : « Ce sera encore le cas cette année, de l’ordre de quelques points de pourcentage. »

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