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L’Usine de Kervellerin monte en puissance pour la valorisation des coquilles d’huîtres
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L’Usine de Kervellerin monte en puissance pour la valorisation des coquilles d’huîtres

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Basée à Cléguer, dans le Morbihan, l’Usine de Kervellerin transforme les coquilles d’huîtres en poudre avec des perspectives d’applications grandissantes, notamment dans le bâtiment, faisant de l’entreprise un acteur pionnier de l’économie circulaire.

Martine Le Lu, gérante de l’Usine de Kervellerin — Photo : Bertrand Tardiveau

C’est l’un des fournisseurs emblématiques d’Ostréapolis, centre de ressources dédié à l’huître, dont la construction vient d’être lancée au Tour-du-Parc pour une livraison en 2023. "Nous allons participer à l’élaboration de l’enrobé pour le parvis et les chemins d’accès. Plus globalement, le bâtiment nous ouvre de belles perspectives de développement", détaille Martine Le Lu, gérante de l’Usine de Kervellerin.

Employant 10 salariés pour un chiffre d’affaires d’environ 4,5 millions d’euros, cette entreprise spécialisée dans la fabrication de poudre de coquilles d’huîtres continue de monter en puissance tout en renforçant ses sources d’approvisionnement. "Nous avons débloqué plus de 10 000 euros fin 2021 pour financer du matériel de manutention afin de faciliter la collecte de coquilles au Tour-du-Parc où nous travaillons avec plusieurs exploitants ostréicoles", souligne Martine Le Lu, la gérante.

Installée en région parisienne, cette docteure en pharmacie opère un virement professionnel à l’aube des années 2000. Elle revient sur les terres de son enfance et reprend à Cléguer une entreprise spécialisée dans la fabrication d’engrais, composés azotés et amendements calcaires. Avec l’aide de son père ancien mécanicien sur le port de pêche de Keroman, elle en reconfigure intégralement l’outil.

Une poudre, diverses applications

"Nous avons investi massivement pour bâtir et aménager une usine de 3 000 m2 sur un terrain foncier d’environ 3 ha, en développant progressivement un procédé de broyage des coquilles à travers 5 étapes mécaniques. La gamme Ostrecal que nous avons mise au point propose une granulométrie variable, allant jusqu’à 15 microns, soit de la poudre très fine directement soluble dans l’eau", précise Martine Le Lu.

De l’Usine de Kervellerin sort ainsi chaque année entre 3 000 et 4 000 tonnes de fragments et grains coquilliers, commercialisés pour des centaines de clients, de quelques poignées en vrac pour le maraîcher local jusqu’au big bag de 500 kg pour l’industriel. Les applications ne manquent pas.

"Notre production est fléchée vers des débouchés très différents. Outre le marché historique des fertilisants agricoles et de l’alimentation animale qui représente encore le tiers de notre activité, notre travail intéresse le traitement de l’eau potable, l’univers de la santé et de la cosmétique, ainsi que le secteur de la construction", fait valoir dirigeante.

La proximité comme valeur cardinale

L’Ostrécal a commencé par intégrer la composition de peintures destinées à la signalisation routière. Il intervient aujourd’hui comme enduit pour les revêtements isolants et réfléchissants des toitures que propose la société finistérienne Cool Roof. La verrerie mais aussi la plasturgie et l’impression 3D se révèlent également des segments prometteurs pour ce matériau biosourcé et recyclable.

"La proximité demeure notre valeur cardinale. Les producteurs d’huîtres mais aussi de coquilles Saint-Jacques nous confient leurs coproduits dont nous assurons l’enlèvement, l’acheminement et le retraitement. Nous travaillons avec les instances professionnelles, mais aussi des associations comme Perlistrenn, afin d’optimiser l’accès à cette matière première", insiste Martine Le Lu résolument engagée à faire prospérer cette économie circulaire.

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