L'aventure "Nau" (société Almeso) s'arrête. Malgré une vingtaine de commandes, le concept de catamaran clipsable et évolutif n'a pas trouvé ses marchés. Le Saint-Pierrois Louis Cottin a préféré enclencher la procédure de liquidation. Le start-upper, qui était entré en contact avec une école de design parisienne et œuvré à la conception de plusieurs modèles à partir de 7 500 euros, avait soigné son amorçage, piloté ses sourcings (flotteurs à Lorient, poutres et mâts à La Rochelle, trampolines à Bordeaux). « Le marché n'était pas assez important pour ce type de bateaux. Nau a ciblé assez vite les écoles de voile mais c'est un segment à maturation trop long. » Les loueurs de bateaux ? « Les contacts n'y ont pas vu leur modèle de rentabilité. »
Du bateau modulable à la carriole intelligente
L'entrepreneur pousse pour organiser une vente aux enchères en juillet, sinon en septembre. Le stock ? Cinq catamarans, une remorque de bateau, des pièces d'accastillage… « Il fallait rapidement réagir et savoir s'arrêter avant de faire des dettes. C'est une expérience que je ne regrette pas. J'ai beaucoup appris, notamment sur l'importance de s'entourer. C'était difficile de travailler seul, même si nous étions deux à la fin. »
L'avenir ? L'entrepreneur quiberonnais a déjà rebondi ! Il vient d'intégrer l'équipe de la start-up parisienne K-Ryole (10 collaborateurs au sein de l'incubateur Ensam) qui développe des remorques électriques intelligentes permettant de déplacer 250 kg à vélo. Des capteurs accompagnent à la fraction de seconde les accélérations et les freinages du cycliste. «J'apporte mon expérience de Nau dans la direction des opérations. »
Ouvertures à Bordeaux, Marseille, Nantes…
K-Ryole a noué des partenariats avec La Poste, Bouygues, Leroy-Merlin et développe son réseau de pilotes à travers la France. Louis Cottin est notamment chargé du suivi des pilotes, des SAV, etc. « On est complètement dans la logistique du dernier kilomètre, au cœur de la French Tech. » Implanté à Paris et Lyon, K-Ryole s'apprête à ouvrir à Bordeaux et Marseille. « Nous allons ensuite ouvrir à Nantes. Partout où il y a une grosse activité de distribution à vélo », se réjouit le Breton, qui gardera ainsi un pied dans l'Ouest.
