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L'isolation biosourcée chevillée au corps d'Akta
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L'isolation biosourcée chevillée au corps d'Akta

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Développement Chanvre (marque Akta) est l’une des rares PME à soutenir la certification de solutions pourtant éprouvées dans l’isolation et la construction biosourcées. Son fondateur s’étonne du manque d’intérêt en France pour les isolants végétaux.

Basée à Baud, la société et marque Akta est l’une des leaders en France sur son segment du béton végétal — Photo : DR

Quand on demande à Laurent Goudet si Akta est une entreprise engagée, la réponse fuse : "Par définition ! Nous sommes l’un des acteurs historiques de la construction biosourcée en France", précise le dirigeant, l’un des vétérans de l’isolation de l’habitat en chanvre ou paille par projection. Installée à Baud depuis 2008, la société fait travailler 12 personnes sur toute la France. Laurent Goudet, lui, exerce depuis des décennies dans ce secteur d’activité. "L’isolation et la construction végétale ont fait leurs preuves mais peinent à être reconnues alors que l’urgence climatique fait consensus." Hélas, le recours aux matériaux de construction naturels reste… une paille (moins de 1 %) dans un marché de 200 000 logements par an en France.

"Le végétal ne doit pas rester une niche"

Gymnases, centres commerciaux, écoles, halles, habitat collectif (42 logements en Seine-et-Marne encore récemment), maisons individuelles… l’entreprise morbihannaise ne manque pas de débouchés. Mais c’est sa "fibre engagée" précisément qui porte le dirigeant : "Nous voulons gagner les acteurs de la construction et de l’isolation à notre cause. Il faut massifier le marché. Nous ne comprenons pas que les prescripteurs ne saisissent pas l’opportunité", s’alarme Laurent Goudet qui aimerait sortir des schémas de penser binaires : "Les écolos d’un côté, Bouygues, Saint-Gobain (qui a notamment mis sur la table, en mai dernier, 1 milliard d’euros pour acquérir Chryso et développer des adjuvants bas carbone, NDLR) ou Lafarge de l’autre. Tant que l’on raisonnera comme ça, le bâtiment continuera de passer à côté de la transition environnementale, incontournable quand on sait que le logement est l’un des secteurs les plus polluants."

Demain, du chanvre américain ?

Un dialogue de sourds s’est installé entre des acteurs qui ne parlent pas la même langue. "Aujourd’hui, la marque Akta va sur les marchés des gros constructeurs, sur des bâtiments collectifs importants. Des architectes, notamment à Paris, s’intéressent à nos solutions. Mais c’est une position difficile, car ces acteurs nous laissent financer la recherche et le travail de certification technique."

Dans les bâtiments biosourcés, bien du travail d’homologation reste à faire et les acteurs se font rares. "En 1998, l’association Construire en chanvre fédérait une soixantaine d’entreprises. Aujourd’hui, elle revendique 250 adhérents mais ne compte presque plus de porteurs du développement. Les bonnes volontés sont épuisées." Laurent Goudet a intégré le groupement national "Guilde Sable vert", basé d’ailleurs à Baud, qui a répondu à un appel à projets de l’Ademe pour caractériser les granulats et mettre en place une norme de type sable. "On a les partenaires pour étayer mais le budget alloué (300 000 euros) est très insuffisant. Il faudrait 1,5 million d’euros. Au train où vont les choses, nous importerons demain du chanvre des États-Unis car ils s’intéressent aux vertus de l’isolation végétale." Pour preuve, Akta a été sollicité en mai dernier par des porteurs de projets, à Boston, pour acquérir une centrale à béton végétal mobile que la PME bretonne a développée.

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