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L'imprimeur d'étiquettes Bernetic franchit les 50 salariés et s'agrandit
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L'imprimeur d'étiquettes Bernetic franchit les 50 salariés et s'agrandit

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Afin d’accompagner sa croissance de 5% par an, l’imprimeur d’étiquettes industrielles franchit le cap des 50 salariés et s’agrandit de 650 m². L’extension, couplée à un système de récupération de chaleur fatale, va libérer 150 m² d’espace pour l’atelier (sept lignes de production, 2 millions d’étiquettes/jour).

— Photo : Xavier Eveillé

L’imprimerie d’étiquetage industriel Bernétic s’agrandit, à Berné. D’ici la fin du printemps, l’ensemble de ses services ventes, marketing, administration-compta va basculer dans un nouveau bâtiment de 650 m² libérant ainsi 150 m² d’espace pour les vestiaires et l’atelier six lignes de presse flexo et une ligne de fabrication et conditionnement non stop). Une nouvelle étape dans le développement continu et régulier de l’entreprise familiale fondée en 1983 et dirigée par trois frères et sœurs : Myriam, Stéphane et Frédéric Carré. Destinée à 70 % à l’industrie agroalimentaire pour une clientèle nationale (dont 40 % en Bretagne) et ponctuellement belge, la production de Bernétic avoisine les 2 millions d’étiquettes/jour. « C’est la cinquième extension de l’entreprise. Nous avons essayé de voir plus grand cette fois-ci, mais il se peut que nous soyons de nouveau rapidement à l’étroit ! », est obligé de constater Frédéric Carré. « Certes, contrairement à l’imprimerie offset, l’imprimerie industrielle évolue dans un environnement favorable (2-3 % de croissance par an), mais l’entreprise de Berné ne se contente pas de surfer sur la conjoncture et croît de 5 % en moyenne chaque année. Ses effectifs croissent également : ils viennent de passer cette année le seuil des 50 salariés. Bernétic a opté pour la constitution d’une DUP (Délégation unique du personnel). Nos besoins en recrutements sont constants. Pas forcément - et même rarement – en provenance des métiers de l’impression.»

Indépendance, solutions clients et process

L’équipe de cinq commerciaux et le service marketing jouent leur rôle à plein dans cette croissance, ainsi que le développement constant d’outils de pilotage numériques et digitaux en interne, l’une des spécificités de l’entreprise. « Nous mettons à disposition de nos clients des outils Intranet faits maison. Toutes nos fiches produit avec un lien URL y sont accessibles. Les clients qui ont une GAO peuvent modifier les étiquettes, ce qui se répercute en amont chez nous, et tout est ainsi recalculé automatiquement. C’est un gain de temps énorme pour les clients », poursuit Frédéric Carré, dont l’informatique est le cœur de métier. Le gain de temps est de 5 minutes par fiche par mois. « On peut le multiplier par trois si l’on tient compte de son impact sur les services qualité et marketing. » Depuis une dizaine d’années, l’essor de Bernétic tend à s’accélérer. Plusieurs causes sont avancées : le retrait en 2000 du partenariat qui liait l’entreprise familiale à Oralu (Vosges) - « peu génératrice de synergies » - l’adhésion en 2011 de Bernétic à un groupement d’achat pesant 12,5 % du marché national à lui seul, ou encore le développement, en interne, de ses propres solutions clients et process.

Chaleur fatale : cinq fois ses besoins en chauffage

L’extension de 2017 s’inscrit d’ailleurs dans une course contre la montre à l’amélioration des process. « Nous sortons d’une période délicate, où nous avons dû sécuriser notre consommation électrique. Nous étions à la limite des 240 Kva. On risquait des coupures, d’autant que le réseau électrique dans la région n’est pas bouclé. Nous avons investi dans notre propre transformateur. » Outre la réduction des interventions sur les consoles machines au moyen de codes barres, Bernétic joue également la carte labels et certifications (Flex-Stop, Miller Impression Award, certification Imprim Vert...). « Nous avons également travaillé notre « point éclair » avec notre compagnie d’assurance, en abaissant la température à partir de laquelle les solvants risquent de s’enflammer, et nous avons profité de l’extension pour mettre en place un système de récupération de chaleur fatale.» Pour l’impression couleur, un sécheur est nécessaire à raison de 160 watts par centimètre. Considérable.

À l’issue des travaux en cours, la chaleur condensée au fil de la journée par les sécheurs et les machines sera dirigée et couplée à un système de climatisation permettant à la fois de chauffer les 650 m² de bureaux et de stocker de l’eau chaude. Les calculs ont été réalisés par un étudiant en génie climatique de Lorient, ce qui a inspiré la solution proposée par l’entreprise de climatisation, les Ets Paumier à Concarneau. Résultat : une capacité de production cinq fois supérieure aux besoins dans la configuration actuelle. De là à devenir fournisseur pour d’autres professionnels de la zone d’activité, la question reste en suspens : « Après avoir été longtemps tout seuls, la zone s’est certes finalement développée, constate Frédéric Carré. Mais cela soulève aussi la question du raccordement et des distances de canalisations. » De quoi voir venir, quoi qu’il en soit. D’ici deux ans, une augmentation de la capacité de production est à l’étude sur la centaine de mètres carrés libérée.

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