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Liger, première unité de production décarbonée électricité/biogaz/engrais en Europe
Morbihan # Production et distribution d'énergie

Liger, première unité de production décarbonée électricité/biogaz/engrais en Europe

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Il n’a pas d’équivalent en Europe. L’unité décarbonée Liger, à Locminé, combine chaufferie bois et centre de méthanisation pour produire électricité et biogaz. Le pays de Locminé a d’autres ambitions : l’ancien site Doux doit accueillir une usine de gazéification en 2018.

— Photo : Liger

Quatre ans après la mise en service de la chaufferie bois du Ligerpôle de Locminé, c’est au tour de l’unité de méthanisation d’entrer en fonction, après de nombreuses péripéties de chantier. Gérée par la société d’économie mixte Liger, elle va permettre au territoire de la communauté de communes de Locminé de disposer d’un centre de cogénération unique en Europe. Ce premier site décarboné permet de produire sans émissions de Co2 de l’électricité, d’injecter du méthane dans le réseau GRDF et de distribuer du biogaz pour les véhicules légers et, à compter d’avril prochain, lourds. Déjà, l’unité de chaufferie bois permet d’alimenter les bâtiments publics et les hameaux alentours.

Jusqu’à 5 millions de mètres cubes de gaz

L’investissement (14,5 millions d’euros) doit permettre à terme de produire quelque 5 millions de mètres cubes de biogaz. Président de société d'économie mixte, maire de Locminé, Grégoire Super voit dans l’aboutissement de ce projet lancé dans le cadre du grenelle de l’environnement en 2010 une première étape. «Nous voulons absolument être à la pointe et réduire la contribution de notre territoire en C02. Liger ne se contente pas de produire l’électricité de 1.800 équivalents-habitants mais vise à engager toute l’économie locale dans ce cercle vertueux. Ce n’est qu’un début pour Locminé. Il est trop tôt pour parler de la suite, cela viendra assez vite ! »

L’unité décarbonée Liger doit servir de modèle au développement de toute une filière locale : alimentée par les déchets industriels (l’usine D’Aucy est toute proche du site du Parco), elle est configurée pour une collecte d’environ 9km à la ronde. « Au-delà ? C’est à étudier au cas par cas avec des fournisseurs autres que ceux qui sont déjà dans la boucle, mais le site ne grandira pas. Une telle unité est pensée dans une logique vertueuse totale. Par contre, elle peut être dupliquée ailleurs. Nous pensons que c’est ça le modèle d’avenir », résume Marc Lemercier, le directeur.

L’avenir du modèle agricole

Tout est pensé bilan carbone final. La construction même du site et le transport des déchets sont intégrés dans le compte carbone, d’où le choix de poids lourds alimentés en biogaz transformés sur le site pour que « la boucle soit bouclée ». Ici, les particules sont traitées et les bâtiments de stockage sont mis en dépression pour supprimer les odeurs.

Engrais liquide prêts pour l’épandage

« Nous voulons faire la preuve que les territoires ruraux sont capables de produire de l’énergie. C’est aussi ça l’avenir du modèle agricole qui sera le producteur de carburant de demain », renchérit Grégoire Super. Outre la production d’énergie renouvelable, le site permet également, via deux digesteurs de 4 000 mètres cubes, de produire des engrais liquides pour épandage mais aussi solides. Une fois séchés, ils serviront à leur tour... de combustible. Enfin, exemplaire, le site de Liger entend aussi préserver 20 000m² de zones humides amenées à accueillir de façon permanente un refuge de la LPO.

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