Nautix est un acteur très discret du nautisme. Basée à Guidel, cette société de 25 salariés pour 4,3 millions d'euros de chiffre d’affaires est pourtant le premier fabricant français de peintures et de laques pour la course au large et la plaisance. Ainsi, la PME a développé 80 % des peintures de la flotte du Vendée Globe 2020. Elle revendique aussi « que 100 % des vainqueurs du Vendée Globe sont équipés par Nautix de 1992. » À la tête de cette entreprise, on retrouve un duo : Matthieu Taburet et Maxime Delbury qui ont repris la société en 2010. Matthieu Taburet connaissait bien l’entreprise. « J’y suis entré en 1998 comme commercial puis j’ai évolué vers des fonctions de responsable export. Maxime Delbury est, lui, ingénieur avec une expérience dans les machines-outils et les pièces pour l’automobile et l’aéronautique. Les deux hommes se sont donc réparti les fonctions commerciales et techniques.
Numéro 1 français
Si l’entreprise fabrique des peintures, elle n’assure pas l’application qui est faite par d’autres professionnels spécialisés dans ce domaine. « Nous sommes numéro 1 en France sur le créneau de la plaisance. Nos concurrents sont des gros faiseurs internationaux », souligne Matthieu Taburet. Pour garder une longueur d’avance, Nautix joue sur son agilité. « Nous pouvons répondre à des nuances de couleurs très précises. La taille de l’entreprise nous permet cela. » L’entreprise dispose de son propre centre de R & S et travaille aussi en parallèle avec l’Université de Bretagne Sud (UBS) avec laquelle elle a développé un laboratoire commun. « GRâce à cela, nous pouvons proposer des solutions innovantes pour des besoins spécifiques des bateaux de course au large. »
Sur le volet de la sécurité, Nautix propose ainsi des peintures fluorescentes qui permettent aux secours de plus facilement repérer un bateau suite à un chavirage. Des formulations de peintures sont aussi développées pour les foils, les appendices des bateaux, elles assurent leurs solidités. « Nous avons aussi une offre de peintures antidérapantes qui s’adaptent aux surfaces de ponts selon les besoins des skippers ». L’offre de service est large : à la clé, le bateau doit conserver ses propriétés de glisse, de légèreté et donc de performances au final. L’ensemble de ces innovations profite également aux plaisanciers qui bénéficient de l’expérience de Nautix en matière de course au large. L’entreprise commercialise ses produits via un réseau de revendeurs.
Carte à jouer à l’export
Outre les peintures qui représentent 60 % de l’activité, Nautix a conservé son métier premier qui remonte aux années 1980. Avant de se diversifier, elle fabriquait des pièces en injection plastique destinées aux planches à voile. « Nous continuons à concevoir et fabriquer des accessoires pour les planches à voile. Nous préparons d’ailleurs des innovations sur ce marché pour mi-2021. » En parallèle, la société a aussi une activité de sous-traitance industrielle en injection plastique pour des marchés nautiques, agroalimentaires, électricité…
Cette année, l’entreprise réalise 4,3 millions d’euros de chiffre d’affaires. Un chiffre qu’elle entend faire progresser dans les années à venir. « L’export représente 35 % des ventes aujourd’hui avec une belle présence en Europe, Amérique du Sud, aux Antilles et en Russie. À l’avenir, nous serons en Amérique du Nord mais aussi en Nouvelle-Zélande. »
