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Les marinières du Minor séduisent les Japonais
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Les marinières du Minor séduisent les Japonais

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Plébiscité au Japon pour ses marinières fabriquées en France, le morbihannais Le Minor réalise 70 % de ses ventes au pays du Soleil Levant. La PME de Guidel, reprise il y a un an par de jeunes entrepreneurs, continue à tisser sa toile en Asie, aux États-Unis et en Europe. Elle vise un quadruplement des ventes d’ici à cinq ans.

Bientôt centenaire, l'entreprise textile Le Minor continue de fabriquer ses tricots en laine et ses marinières au sein de son usine de Guidel, en Morbihan — Photo : Le Minor

Sans doute moins médiatique que le finistérien Armor Lux ou le normand Saint James, Le Minor, ses marinières et ses pulls marins affichent néanmoins une longévité et des succès à l’international qui ne laissent pas indifférents. L’export est inscrit dans l’ADN de cette marque bientôt centenaire. 80 % de la production de l’atelier de Guidel, dans le Morbihan, sont aujourd’hui vendus dans le monde entier. La PME tricote notamment ses succès au Japon, où elle réalise 70 % de ses ventes.

Un virage pris il y a trente ans quand la filière textile traversait une grave crise et cédait aux sirènes de la délocalisation. « Marie-Christine Grammatico, alors dirigeante de l’entreprise, a misé sur le 'made in France' et a décroché son premier client japonais, toujours fidèle à la marque. Nous avons 1 000 points de vente au Japon », s'enorgueillit Sylvain Flet, repreneur de l’entreprise avec Jérôme Permingeat. Un duo connu pour avoir fondé la marque française de nœuds papillon Le Flageolet. Actionnaires majoritaires, associés à Alain Sourisseau, ils avaient collaboré avec Le Minor afin de fabriquer des écharpes et des bonnets estampillés Le Flageolet. Séduit par les savoir-faire et une production française affichée et revendiquée, ils ont vu là une opportunité d’élargir leur horizon vers le prêt-à-porter, notamment féminin.

Des recrutements en hausse

Reprise il y a un an après le départ en retraite de Marie-Christine Grammatico, Le Minor comptait alors 22 salariés. Aujourd’hui, 12 personnes ont été recrutées et les deux dirigeants ne comptent pas en rester là. « Nous cherchons encore 15 à 20 personnes et ce n’est pas aisé car la crise du textile a aussi tari la formation. » Pour résoudre cette équation, ils misent sur la formation interne, les salariés les plus anciens transmettant leurs savoir-faire aux plus jeunes.

Le Minor s’est aussi positionné sur la reprise de Fileuse d’Arvor (Finistère), placée en liquidation judiciaire. Une offre remportée par son concurrent Armor Lux. « Nous étions les mieux disant en termes d’emplois, avec la perspective de reprendre les 20 salariés sur les 34. Notre talon d’Achille a sans doute été de ne pas avoir pu présenter notre projet aux salariés. Notre porte est ouverte pour les 20 personnes non reprises », confie Sylvain Flet.

Une nouvelle vitrine à Paris

Sylvain Flet et Jérôme Permingeat ont réorganisé la production, investi 100 000 euros dans le parc des machines de montage, et envisagent aujourd'hui des investissements sur les autres outils de fabrication ainsi que la reconstruction d’un bâtiment existant. Et les commandes augmentent déjà. « Nous confortons nos positions au Japon et nous nous développons désormais en Asie, aux États-Unis, en Allemagne et en Angleterre. »

Mais c’est aussi en France que tout se joue. À Paris, la boutique du Minor a rouvert et abrite également les créations Le Flageolet. Les dirigeants ambitionnent de repartir à la conquête du marché français avec de nouvelles collections mais aussi via le site e-commerce qu’ils viennent de lancer. Passés de 2,2 à 2,5 M€ de CA, ils affichent leur objectif : quadrupler les ventes d’ici à cinq ans.

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