Les tiers lieux ne sont pas l’apanage des zones urbaines. Le dernier en date à avoir vu le jour en atteste : il s’agit de La Bergerie à La Gacilly. "C’est un Orni", aime à le qualifier Jacques Rocher, président de la Fondation Rocher et initiateur de ce projet. Un Orni, c’est-à-dire que cela renvoie à un objet rural non identifié et plus précisément à un éco-lieu. Au sein de la Bergerie, l’ancien Ehpad réhabilité de La Gacilly, 27 chambres meublées sont proposées à des jeunes en mobilité. "C’est une réponse aux besoins des restaurateurs et des entreprises, en saison mais aussi pendant l’année avec des apprentis." Le tarif est volontairement accessible à 10 euros la nuit dans un écrin de 1 450 m² qui n’a rien à envier à de nombreux tiers lieux de grandes villes françaises : cuisine digne de grands établissements, décoration soignée, œuvres d’art, mobilier chiné, laverie, wifi, vélos électriques… L’ambition du lieu est notamment d’apporter des solutions aux difficultés de recrutement des entreprises. À cela s’ajoutent aussi huit suites haut de gamme destinées à des professionnels en déplacement professionnel ou à des touristes. "Ces hébergements proposés, à partir de 120 euros la nuit, permettent d’équilibrer l’ensemble et in fine de proposer aux jeunes travailleurs un logement accessible toute l’année", commente le porteur du projet. À cela s’ajoute également un espace de séminaire ouvert aux entreprises : une vingtaine d’entreprises ont déjà organisé des événements sur ce site. Outre le monde économique, le lieu se veut aussi ouvert aux habitants ainsi que plus largement au grand public pour des ateliers culinaires. La Bergerie sera aussi une nouvelle étape du festival photo dont la fondation Rocher est le partenaire historique.
3 millions d’euros investis
C’est donc au cœur de La Gacilly, berceau et siège social du groupe de cosmétiques Rocher, que ce lieu hybride et écologiquement engagé a vu le jour dans un délai quasi record d’un an. Son financement est aussi assuré par Rocher Participations, la holding d’investissements de la famille Rocher à hauteur de 2,5 millions d'euros. Action Logement et la Région ont également apporté leur concours pour 500 000 euros au total. Le parti pris a été de rénover. "Faire du neuf avec du vieux", rappellent les protagonistes du projet. Ceci afin d’économiser la ressource et d’éviter l’artificialisation de nouvelles surfaces. Ainsi, 70 % du bâtiment initial a été conservé et la rénovation s’est faite avec des matériaux biosourcés : isolation en laine de bois, peintures aux algues, etc. De quoi pouvoir réduire la consommation énergétique du lieu de 65 %. La priorité est aussi donnée aux déplacements avec une implantation dans le centre de La Gacilly et une mise à disposition de vélos électriques. Le parc de l’ancienne maison de retraite a été conservé et remis en valeur. Une agora végétale de 200 places vise "à permettre aux entreprises et à leurs collaborateurs de faire un pas de côté." Ils pourront aussi, bergerie oblige, côtoyer les moutons présents sur le site : l’éco-pâturage ayant été naturellement privilégié.
