La voiture connectée met IoT.BZH sur les chapeaux de roue
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La voiture connectée met IoT.BZH sur les chapeaux de roue

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Fondée en 2015 seulement, IoT.BZH emploie déjà 18 ingénieurs dans l'open-source de l'internet des objets et ouvre 5 postes au recrutement. Elle doit investir un plateau de 780 m² mi 2019 et vise les 30 salariés lors de son transfert ce printemps dans les Halles Saint-Martin.

— Photo : Xavier Eveillé

Créée en 2015 dans le quartier de la gare de Lorient, l’entreprise IoT. BZH va faire parler d’elle, à Lorient. Employant déjà 18 ingénieurs dans l’open-source de l’internet des objets (développement de logiciels plate-forme), elle ouvre actuellement 5 postes au recrutement et doit investir un plateau de 780 m² printemps 2019 dans les anciennes halles Saint-Louis. Une friche de longue date, dont la reconversion va redonner du souffle au quartier. La PME vise les 30 salariés au printemps et 50 à moyen terme, pour des raisons de taille critique.

Iconoclaste, le dirigeant, Philippe Le Foll - alias Fulup Ar Foll - avance tambour battant et donne déjà à sa start-up des allures de success-story. «² J’ai travaillé 15 ans aux USA. Je viens du monde des télécoms. IoT BZH s’est développé autour d’un noyau de 4 personnes dans l’open source pour l’internet des objets. Nous ciblons l’automobile connectée, prélude à l’automobile autonome. Nos compétences ont déjà séduit Toyota dont le consortium qu'il a créé représente 75 % de notre CA [2 M€ prévus en 2018, 1,5 M€ en 2017]. Cela peut surprendre : cela n’arrive jamais qu’une TPE de 4 salariés séduise un géant comme Toyota.  »

Mais IoT tenait les bonnes compétences au bon moment. Toyota ne s’y est d’ailleurs pas trompé. Le constructeur japonais fait partie des pionniers, avec Volkswagen, investissant des centaines de millions de dollars. «  Vous avez ensuite des constructeurs comme Daimler ou PSA. Ils y croient, mais ont déjà du retard parce qu’ils en sont encore à se demander ce que savent faire leurs sous-traitants. Puis, vous avez des groupes comme Renault qui préfèrent jeter l’éponge et se tournent vers Google. »

« Pas de concurrence, mais il y aura des morts »

IoT. BZH évolue dans le monde très particulier de l’open source  :  il n’y a pas véritablement de concurrence entre les acteurs qui fournissent la donnée mais ils doivent miser sur le bon environnement. «  Il en coexiste trois et, fatalement, à un moment, il y aura des morts. Ils se résument à Google (Androïd), à la fondation Automotive Grade Linux (AGL) et à Genevi Alliance  », énumère Philippe Le Foll.

IoT. BZH a en l’occurrence opté pour AGL, qui génère les 25  % restants de son CA. Des acteurs comme IoT tirent parti du fait que les grands groupes automobiles n’aiment pas internaliser des coûts aussi importants sur des temps aussi longs. «  Mais même si nous disposons de 1 M€ de fonds propres, générés dès la première année [pour 20 K€ de capital], nous savons bien qu’il faudra lever des fonds d’ici un ou deux ans afin de passer à 5 voire 6  M€.

RH et BZH

«  Nous avons des compétences qui méritent d’être dédoublées. Nous ne pourrons pas nous permettre la moindre rupture dans la chaîne.  » Philippe Le Foll défie la logique qui voudrait que l’entreprise mette le cap vers Stuttgart, Kalrsruhe ou Portland. «  Nous avons du mal à faire venir les clients ici. En revanche, nous parvenons à recruter : il y a le surf, la voile, l’atout du prix de l’immobilier, le fait que Lorient soit une ville jeune.  »

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