La Trinitaine : la biscuiterie repense sa marque et accélère sur le e-commerce
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La Trinitaine : la biscuiterie repense sa marque et accélère sur le e-commerce

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L’entreprise familiale créée en 1955 emploie 170 personnes entre son unité de production à Saint-Philibert (Morbihan) et ses 46 boutiques. Elle a pour objectif de développer tous ses marchés avec notamment un nouveau site de vente en ligne.

— Photo : Le Journal des Entreprises

« Pour les fêtes, on lance une galette nappée de chocolat de Tanzanie, plus fin, qui correspond au goût de notre biscuit. Elle est dédiée à notre marque. » Anne-Marie Petit, petite-fille du fondateur de l’une des biscuiteries les plus réputées de Bretagne, dont elle a pris la tête en 2012, résume bien, avec ce nouveau biscuit, ses préoccupations actuelles : « retravailler la présence de la marque ». L’entreprise implantée à Saint-Philibert (Morbihan), qui a fêté ses 60 ans l’année dernière, est spécialisée dans deux types de produits : les biscuits secs (palets, galettes, cigarettes) et la pâte jaune avec quatre-quarts et madeleines destinés principalement à la grande distribution en marques de distributeur qui représentent 60 % du chiffre d’affaire (de 36 millions d'euros en 2015 et 38 millions d'euros estimés en 2016) de La Trinitaine. « Nous voulons rééquilibrer notre système économique, précise la présidente. Pour que la marque La Trinitaine dépasse les 50 % de notre chiffre d’affaires. On ne veut pas d’un seul modèle. »

E-commerce : 1 million d'euros à cinq ans

Pour valoriser sa marque propre, l’entreprise morbihannaise historique et familiale démarche de nouveaux clients potentiels dans toutes les directions : grossistes, épiceries de toutes tailles, magasins indépendants… La Trinitaine mise aussi sur le digital avec un nouveau site Internet qui sera mis en ligne début 2017. « La clientèle de demain ne fonctionnera pas comme celle d’aujourd’hui, assure Anne-Marie Petit. On ne peut pas passer à côté du e-commerce. Même quand la vente n’est pas directe via le site, il contribue à la notoriété de l’entreprise et à une grande partie du chiffre d’affaires de demain. On parle de la marque. La nouvelle génération est tout le temps connectée. »

L’objectif du nouveau site de vente en ligne est d’atteindre les alentours du million d’euros de chiffre d’affaires à cinq ans, pour 150 000 euros avec le site actuel. Il devrait favoriser aussi le recrutement puisque des embauches sont prévues en 2017. « Les métiers évoluent, explique la présidente. Et nous développons nos pôles en simultané : boutiques, ateliers, production… » L’export, qui représente aujourd’hui 17 % des ventes globales, devrait en être également conforté.

La fibre d’artisans-commerçants

L’entreprise continue aussi de développer ses boutiques, qui sont 46 aujourd’hui, réparties sur le littoral de Honfleur à Arcachon, avec l’objectif de se déployer aussi dans les centres urbains comme elle l’a fait à Rennes et Nantes. Cette recherche de valeur ajoutée correspond bien à l’histoire de La Trinitaine débutée en 1955 à La Trinité-sur-Mer. Lucien Petit, originaire du Loir-et-Cher marié à une Trinitaine, s’y est installé en 1947 en tant que boulanger-pâtissier. C’est par hasard qu’il crée son premier gâteau : un biscuit roulé, la cigarette pur beurre. Il le nomme La Trinitaine, qui devient aussi le nom de la marque. Son fondateur développe son activité sur le port de La Trinité. Et c’est en 1972 que son fils, Bernard Petit, crée une biscuiterie de 2000 m2 à Saint-Philibert. Il prend en charge son déploiement pendant que son père s’occupe toujours de sa boulangerie-pâtisserie et du restaurant La Teignouse qu’il a aussi créé à La Trinité-sur-Mer. Les racines de l’entreprise plongent ainsi dans l’artisanat et le commerce même si en 2010 la troisième génération Petit a pris les rênes de l’entreprise en entrant dans une démarche « d’élargissement des gammes et de couverture géographique. »

Avec aujourd’hui 170 employés, un site de production de 37 000 m2 toujours à Saint-Philibert, huit lignes de fabrication dont 5 semi-automatisées, La Trinitaine produit 30 millions d’unités de gâteaux par an. Avec un pied dans l’industrie, la biscuiterie garde la base familiale des débuts. « Nous suivons un modèle économique particulier avec une multitude de métiers qui demandent des gestions différentes mais toujours liés au commerce, explique Anne-Marie Petit. Dans notre évolution, nous avons toujours gardé la fibre d’artisans-commerçants. On n’oublie pas nos origines. »

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