Navix exploite des liaisons et des croisières avec ou sans escale au départ de neuf ports de Bretagne Sud et de Loire-Atlantique (Golfe du Morbihan et ses îles, Belle-Île, Houat, Hoedic, la ria d’Etel, mais aussi Le Croisic et La Turballe). Elle exploite aussi un bateau-restaurant à Vannes. Plus que centenaire, l’ancienne compagnie à vapeur a évolué au gré des cessions jusqu’à intégrer Navix en 1989, devenue filiale du groupe SMN Compagnie de Navigation. Suit en 2008 le regroupement des activités de Navix et de la Compagnie des Îles. En 2018, seule la marque commerciale Navix est conservée.
Une nouvelle page se tourne avec la cession de la filiale Navix à Frédéric Robard, dirigeant de la société Fimar, basée à Nantes et spécialisée dans le financement du transport maritime. En acquérant Navix, Frédéric Robard souhaite « s’approprier la culture de l’entreprise et son fonctionnement avec pour ambition de s’inscrire sur le long terme ».
Un visage connu des armateurs
Frédéric Robard ajoute à son expérience d’ingénieur financier celle d'armateur dans une compagnie maritime et perpétue ainsi la tradition familiale : son grand-père était patron pêcheur, son père directeur de la coopérative de Pornic et son fils, Gianni Robard, intégrera la direction de Navix.
Diplômé en droit maritime et de l’ESCP, issu de la direction du Trésor, Frédéric Robard a créé la société Fimar après le vote de la loi portant encouragement pour l’investissement maritime en 1996. Il a été intervenant actif pour l’initiation et l’élaboration de ce dispositif de soutien aux armateurs. Depuis la mise en place en 1998 du dispositif dit « GIE Fiscal », Fimar a développé des solutions globales pour tout financement maritime en crédit-bail fiscal. Plus de 70 navires (pétroliers, vraquiers, ferries, navires de pêche industrielle, remorqueurs, barges maritimes…) ont été financés par la Fimar pour le compte d’armateurs français.
Les défis à relever
Le dirigeant devra composer avec une compagnie privée connaissant des fortunes diverses : très impactée par la crise sanitaire, la compagnie Navix a perdu 35 à 40 % de son chiffre d’affaires durant l'exercice 2020. Mais la saison estivale, en revanche, a confirmé l’attrait pour les îles bretonnes, en particulier le bel engouement pour Houat et Hoedic. Une nouvelle clientèle est apparue, plus habituée à voyager à l’étranger, comme a pu l’observer le directeur commercial de la Navix, Erwan Thomas. « Il sera intéressant de la fidéliser et de voir si elle reviendra la saison prochaine. Cet été, l’attrait pour les îles bretonnes a traduit un fort besoin de prendre le grand air, c’était une nécessité pour les gens. »
Reste que les trois mois d’arrêt au printemps et le retour du confinement ont pesé sur la saison : « L’annulation du salon du Mille Sabords en dernière minute a été un coup dur, car nous organisons traditionnellement des baptêmes et des sorties dans le Golfe du Morbihan. Puis, nous avons dû annuler les croisières-réveillon, qui affichent chaque année complet », poursuit Erwan Thomas.
L’expertise financière du nouvel actionnaire devrait, notamment, apporter de la visibilité pour les années à venir.
