Juliette Mucchielli (Vénétis) : "Nous devons retrouver le chemin d'une saine croissance"
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Juliette Mucchielli directrice de Vénétis "Nous devons retrouver le chemin d'une saine croissance"

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Nouvelles directions pour Vénétis. Le groupement d'employeurs basé à Vannes est désormais dirigé par Juliette Mucchielli. Si l'association entend conforter ses actions dans le Morbihan et en Loire-Atlantique, où elle est implantée, elle pourrait se développer sur les métiers de la cybersécurité et de la RSE.

En prenant la direction de Vénétis, Juliette Mucchielli s'est fixé une feuille de route qui associe croissance et diversification — Photo : Ségolène Mahias

Vous avez récemment pris la direction du groupement d’employeurs Vénétis, basé à Vannes. Qu’est ce qui a motivé votre choix ?

J’étais précédemment directrice du développement d’Abaka, un cabinet rennais de recrutement et de conseil en ressources humaines. Durant deux ans et demi, j’ai œuvré au développement du chiffre d’affaires et au doublement de l’effectif. Je suis Vannetaise et Vénétis recherchait une personne pour prendre sa direction. Je pense pouvoir apporter mon expérience acquise sur les questions de l’emploi, mes compétences concernant les organisations et ma connaissance des réseaux économiques (elle a été déléguée régionale d’Entreprendre au Féminin, NDLR). Vénétis est un formidable outil créé par des réseaux et une communauté d’entrepreneurs. Il répond aux enjeux d’emplois de proximité sur les territoires dans le Morbihan mais aussi à Saint-Nazaire et à Nantes.

Quel est aujourd’hui le poids économique de Vénétis et a-t-il évolué dans le contexte de la crise sanitaire ?

Nous comptons aujourd’hui 150 salariés en équivalent temps plein et 300 adhérents. Vénétis réalise aujourd’hui 4,5 millions d'euros de chiffre d’affaires. La crise sanitaire a eu des effets immédiats sur le temps partagé. Vénétis n’a pas échappé à la règle et cela a créé un impact financier. De nombreuses entreprises ont remaillé leurs effectifs et diminué, voire arrêté, de faire appel à la mutualisation de compétences. Notre satisfaction est de n’avoir procédé à aucun licenciement. Nous avons pu trouver des solutions en faisant jouer la flexibilité entre les adhérents.

Quelle est votre feuille de route ?

Ma mission est de retrouver le chemin d’une saine croissance. Cela passe par la mise en place de tableaux de bord sur notre activité économique, nos résultats. Nous passons à une étape d’acculturation des équipes aux chiffres. Je conduis aussi un plan de maîtrise des coûts qu’avaient entamé le président Jérôme Bazin et la vice-présidente Christine Ropers. Pas un plan d’austérité car il n’impacte en aucun cas l’avenir, mais un outil de travail pour la suite.

Étudiez-vous des pistes de développement ?

Nous réfléchissons en effet à de nouvelles lignes métiers par territoire, pour répondre aux besoins de nos adhérents. Plus précisément, Vénétis mène actuellement une étude-action sur les métiers liés à la cybersécurité. Nous avons déjà des salariés sur ces spécialités mais nous sentons que c’est un enjeu de demain et il est possible d’aller plus loin. Les entreprises ont des besoins mais pas toujours les moyens de les financer. Si l’étude-action confirme ce que nous observons, nous aurons une entité cyber, du premier niveau de production jusqu’au Bac + 3 et aux masters. Une brique de formation pourrait être lancée sous peu. L’objectif est de compter 20 collaborateurs spécialisés en cyber d’ici trois ans. Par ailleurs, notre volonté est de faire preuve d’exemplarité en mettant notre expérience sur ce sujet au profit d’autres groupements d’employeurs en Bretagne et ailleurs en France.

D’autres diversifications sur de nouvelles fonctions sont-elles prévues ?

Vénétis pourrait être amené à s’ouvrir à d’autres compétences. Nous observons notamment que les besoins sont croissants en matière de RSE. Il y a sans doute de nouveaux métiers à imaginer. Le groupement fêtera ses 25 ans en 2022. Une nouvelle feuille de route quinquennale sera établie avec la prise en compte des nouveaux besoins de compétences.

Vénétis pourrait-il s’implanter sur de nouveaux territoires ?

Non, nous n’irons pas sur d’autres territoires. Il n’y a pas de volonté d’expansion géographique. Les groupements d’employeurs ne sont que des associations qui ont leur raison d’être sur leurs zones géographiques ; ceci en toute complémentarité. Vénétis est né à Vannes puis s’est développé dans le Morbihan et en Loire-Atlantique sur deux pôles que sont Saint-Nazaire et Nantes. Nous avons encore beaucoup de chemins à explorer.

Quid de vos locaux au sein du siège vannetais et de ses évolutions possibles ?

Nos locaux ont été réaménagés il y a quelque temps et nous accueillons Medaviz, une société spécialisée en solutions de téléconsultation médicale. C’est très positif et enrichissant de côtoyer une entreprise au quotidien. Nous constatons qu’il y a une demande de bureaux. Nous disposons encore d’un peu de foncier qui pourrait nous permettre de construire une nouvelle aile au bâtiment. C’est à étudier.

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