Jacques Pidoux (BCF Life Sciences) : "80 % de nos salariés ont choisi d’investir dans l’entreprise"
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Jacques Pidoux président de BCF Life Sciences "80 % de nos salariés ont choisi d’investir dans l’entreprise"

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Expert de l’extraction d’acides aminés à Pleucadeuc, le morbihannais BCF Life Sciences, présidé par Jacques Pidoux, a mis en place de l’actionnariat salarié en 2019. 80 % des collaborateurs ont décidé d’investir ; un chiffre qui va au-delà du taux moyen de 50 % de souscription observée dans les PME.

Jacques Pidoux et Renaud Sergheraert, dirigeants de BCF et lauréats PME du grand prix de l’actionnariat salarié en 2019 — Photo : BCF Life Sciences

Pourquoi avoir initié une opération d’actionnariat salarié, en 2019, au sein de BCF Life Sciences ?

Co-dirigeants de BCF Life Sciences (210 salariés et 50 M€ de CA en 2022) avec Renaud Sergheraert, nous sortions d’un tour de table financier et nous faisions entrer un nouveau fonds d’investissement français MBO & Co. Nous avons alors décidé d’associer les salariés encore plus à cette phase de croissance. Pour cela, nous avons créé un FCPE (un fonds commun de placement d’entreprise). Les salariés pouvaient investir tout ou partir de leur intéressement et de leur participation dans ce FCPE en 2019. Cette fenêtre était ouverte à l’ensemble des salariés qui avaient au mois trois mois d’ancienneté. En parallèle, l’entreprise a abondé d’un euro pour chaque euro versé dans la limite maximale de 500 euros, ceci afin de faciliter l’entrée dans le FCPE. 80 % des salariés ont choisi d’investir. Ce chiffre est très important car seules 4 % des PME ouvrent leur capital et le taux moyen de souscription n’est que de 50 %. Pour BCF Life Sciences, cette opération aura été un beau succès. C’est un bon baromètre de la confiance des salariés dans l’entreprise et dans le projet.

Comment avez-vous procédé pour mettre en place ce FCPE ? Vous êtes-vous entourés de compétences particulières ?

Ce n’est pas forcément si complexe que cela. Toutefois, il y a un volet juridique où il convient de s’entourer d’experts du sujet. Nous avons fait le choix de travailler avec Equalis Capital qui est spécialisé dans l’actionnariat salarié au sein de PME et d’ETI.
En revanche, lorsque l’on opte pour l’actionnariat salarié, il y a un important travail de communication à faire car les salariés deviennent des actionnaires. Ils doivent bien comprendre que, comme pour tout investissement, il y a une part de risques et d’opportunités. Leur capital investi peut varier à la hausse et à la baisse selon les résultats de l’entreprise. Cela implique donc pour les dirigeants d’avoir une grande transparence sur les résultats de l’entreprise ce que nous faisons deux fois par an. L’ensemble du processus d’actionnariat salarial nécessite un engagement assez fort des dirigeants.

Quels sont les retours en interne ?

Depuis trois ans, nous avons mis en place un baromètre qualité de vie au travail où nous interrogeons tous les ans, tous les salariés sur le projet de l’entreprise, le niveau de confiance dans ce projet, la perception sur la communication interne, etc. Ce baromètre nous permet d’estimer le niveau de satisfaction des salariés et leur bien-être au travail. Nous observons que, sur tous les critères d’adhésion et de confiance dans le projet, nous avons des niveaux de satisfaction qui sont extrêmement élevés. Je pense que l’actionnariat salarié vient nourrir la confiance dans l’entreprise et l’engagement des salariés dans le projet.

Votre expérience a-t-elle inspiré d’autres entreprises ?

Je sens de l’intérêt à chaque fois que j’en parle. Nos confrères chefs d’entreprise mesurent bien l’intérêt d’emmener les équipes à travers un mécanisme d’actionnariat salarié. Souvent, ils ont plus besoin de méthodes pour savoir vers qui se rapprocher, sur quelles expertises s’appuyer pour le mettre en place. Après, il faut passer de l’envie à la réalisation.

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