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H2B : Le coup d'envoi du premier gin breton
Morbihan # Agroalimentaire # Création d'entreprise

H2B : Le coup d'envoi du premier gin breton

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Trois jeunes entrepreneurs soutenus par l'investisseur Yves Gambart de Lignières lancent le premier gin breton, baptisé H2B. La première « passe test » est prévue pour novembre avec un démarrage autour des 4 000 à 5 000 bouteilles.

— Photo : Xavier Eveillé

C'est à un challenge rond, iodé, fruité et légèrement épicé que s'attellent deux anciens camarades de promo du lycée hôtelier de Douvres la Délivrande associés à deux autres connaissances : créer la première marque de gin breton. Un pari sur le point de se concrétiser puisque la réflexion sur le modèle économique, lancée il y a à peine plus d'un an, vient de déboucher ce mois-ci par la prise de possession des murs de l'entreprise fraîchement créée. Il s'agit d'un entrepôt de 430 m² situé zone du Keneah, à Plougoumelen, derrière la chaumière rouge, bien visible depuis la voie express. Le nom de la marque, dont on risque de beaucoup entendre parler ? H2B comme deux fois Henri et Bertrand, prénoms des trois associés « historiques » : Bertrand Patin, Bertrand de Lantivy et Henri Goldschmidt. C'est sur les bancs bordelais que le trio s'est rencontré. « On a tout d'abord créé notre entreprise sur le papier ! », plaisantent les jeunes créateurs de H2B. Sauf que H2B a tout sauf d'une plaisanterie. Le projet est on ne peut plus travaillé. Formation, stages en distillerie, étude de marché...

Nom de code : H2B

« Du papier, on a décidé de poser les jalons de l'entreprise lorsque deux d'entre nous se sont retrouvés disponibles en même temps. Bertrand de Lantivy était encore salarié, mais Bertrand Patin finissait son contrat et je terminais mon stage de fin d'étude chez Dugas », évoque Henri Goldschmidt. On a suivi le conseil d'un proche qui nous a dit : si vous ne vous lancez pas maintenant, vous ne le ferez jamais et vous le regretterez ! » H2B passe en mode go. Etape suivante ? Travailler la composition du produit, la botanique : « On a fait plein de mélanges avec les conseils d'un distillateur de Charente. On le voulait, notre gin, mais pas d'un London gin, de ces gins très portés sur le genièvre et taillé pour le marché de masse... » Le trio [qui sera un quator, finalement, rejoint en cela par l'investisseur Yves Gambart de Lignières, ndlr] se met en quête de botaniques sur le littoral breton. « On a testé autour de nous, auprès d'amis... La botanique, c'est notre truc, notre secret... Nous sommes allés chercher nos plantes marines nous-mêmes », s'amusent les jeunes créateurs, d'un enthousiasme à ouvrir la soif.

Designé par Nicolas Gilles

L'équipe travaille son visuel, graphique, avec un designer : Nicolas Gilles. Il sort un design pur, moderne. H2B est traduit dans la langue des marins : le code international des signaux maritimes. Les lettres H, B et le chiffre 2 sont symbolisées par les fanions ad-hoc. Pendant ce temps, la jeune « team » cherche son alambic, qu'elle trouve chez la famille bordelaise Stupfler « et qui va nous permettre de faire notre première passe en novembre. Elle servira de test clients. Nos 4-5.000 premières bouteilles y seront hébergées, avant de produire notre gin localement. Pour cela, nous cherchons précisément le même alambic, pour qu'il n'y ait pas de rupture de saveur. Déjà, on fait nos propres macérations, à Plougoumelen ! » Le challenge prend forme. Mais... et le nerf de la guerre ? « Nos besoins de financement ? Environ 150.000 euros. La problématique, c'est plutôt : comment bien amorcer pour faire vieillir deux ou trois ans ! Et pour ça, en optimal, on a plutôt besoin de 250.000 euros... » « Certes, on a de quoi lancer avec nos fonds propres, mais on ne compte pas les manger. Nous avons décidé de lancer une campagne de crowdfunding sur GwenneG. On cible également la GMS bretonne qui se montre intéressée ».

Le whisky, une autre ambition à moyen terme

« Notre objectif de vente, c'est de satisfaire la demande régionale rapidement. Un autre gin sera lancé dans six mois. » A moyen ou long terme, un autre rêve pointe déjà dans l'esprit « des » H2B : produire leur propre whisky. « Parce que la demande locale est plus forte que l'offre et que les Français sont les premiers consommateurs au monde. »

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