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Frédéric Malin : « La brutalité du retournement des marchés est regrettable »
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Frédéric Malin PDG de Copex Frédéric Malin : « La brutalité du retournement des marchés est regrettable »

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Malgré la crise économique, Frédéric Malin, dirigeant de Copex, reste relativement optimiste pour son entreprise. Ce fabricant de machines pour l'industrie sidérurgique espère s'en sortir grâce à son positionnement sur des marchés de niche et à l'export.

— Photo : Le Journal des Entreprises

Le Journal des Entreprises : Quelles sont les conséquences de la crise financière sur votre activité ?

Frédéric Malin : On ne peut pas ignorer les évolutions au sein de la sidérurgie mondiale. De nombreuses usines commencent à fermer leurs portes. En France, en Roumanie, Mittal cesse ses activités. Ils ferment pour ne pas avoir à baisser leurs prix. C'est une logique de profit au détriment de l'emploi. Il y a une certaine brutalité dans le retournement des marchés, qui est regrettable.

Comment s'exprime-t-elle?

F. M. : Le prix de la ferraille a été divisé par cinq en deux mois. Il est vrai que les cours avaient peut-être été surévalués. La sidérurgie connaît des troubles, mais c'est un secteur bien structuré. Et très atomisé : Mittal, le nº1, ne possède que 10 % du marché. On se prépare à affronter le mauvais temps. Nous allons devoir revoir nos objectifs commerciaux et faire le dos rond, mais notre trésorerie est saine. Nous sommes plus prêteurs qu'emprunteurs. On pourrait presque tenir un an sans nouvelles commandes. Et ce ne sera pas le cas. De plus, ce qui nous protège, c'est d'être sur un marché de niche, avec 80 % de nos volumes à l'export.

En quoi travailler à l'export vous préserve-t-il, dans le contexte actuel si mondialisé?

F. M. : C'est une force et une faiblesse, car nous subissons très fortement la conjoncture mondiale. Mais si nous n'avions misé que sur le marché français, nous serions en état de mort clinique chronique. Car il est difficile de s'imposer sur ce marché concentré entre Derichebourg, GDE, Véolia/Sita et une kyrielle de petits ferrailleurs. En revanche, dans le monde, il n'y pas assez de ferraille. Même si les cours s'effondrent, c'est un marché qui devrait rebondir.

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