Qui n’a pas rêvé maîtriser l'impact environnemental de son logement et ses économies d’énergie ? Parti de cette attente forte, Samuel Le Berre a dressé un constat : l’autoconstruction reste empirique et manque de formations ad hoc. Il a eu l’idée de créer Aezeo, du breton "Aez eo" qui signifie "C’est facile". "Nous mettons du professionnel dans l’autoconstruction en proposant des formations assez poussées pour créer sa propre installation solaire, ou apprendre à fabriquer son poêle à bois… Nous proposons aussi du matériel à la vente", décrit l'entrepreneur.
Portée par le bouche-à-oreille et les réseaux sociaux, la société de Larmor-Plage (Morbihan) décolle. Initiée au début des années 2010, Aezeo (chiffre d'affaires non communiqué) reçoit plus d’une centaine de stagiaires par an et emploie déjà sept personnes, dont six salariés.
Cap sur Lannion, Toulouse et Grenoble
Elle fait également intervenir des formateurs indépendants et a tissé son réseau à Poitiers, Bordeaux, Orléans et Dijon. La TPE ouvre également cette année des antennes à Grenoble, Toulouse et Lannion. Le siège social de Larmor-Plage pilote et dispense les formations. Nouveauté cette année, Samuel Le Berre fait le choix de structurer deux sociétés secondaires : Aezeo Énergies (chauffagiste installateur en photovoltaïque, thermique et chaudière à bois) dont les recrutements, au nombre pas encore arrêté, sont attendus d’ici la fin de l’année, et Teir Innov.
Cette société par actions simplifiée va permettre le développement d’un produit spécifique conçu et breveté par Samuel Le Berre. "Il va apporter une solution de chauffage à côté de la chaudière bois et de la pompe à chaleur. Le dossier est soutenu par la Région Bretagne car Teir Innov porte toute la R&D de cette innovation." Les trois sociétés vont cohabiter sur le site de Larmor-Plage, zone de Kerhoas, amené à tripler de surface d’ici un an. Les locaux vont passer de 200 à 600 m². Les travaux doivent commencer en janvier 2022.
Une première expérience en Afrique
Diplômé d’un DUT de Technicien de l’énergie, Samuel Le Berre avait déjà rodé des cycles de formations au sein de la Maison autonome de Châteaubriant, après avoir expérimenté l’entrepreneuriat à l’âge de 21 ans avec un associé, au Maroc. "Nous proposions déjà des produits développés sur le panneau solaire autoconstruit et cela avait séduit une entreprise locale qui souhaitait disposer de douches solaires pour ses salariés", décrit-il. L’entreprise aurait pu décoller, mais une mésentente entre associés détourne pendant quelques années Samuel Le Berre de son projet professionnel : "J’étais parti de France car je la percevais comme un château fort pont-levis relevé. Rétrospectivement, je pense que l’entrepreneuriat dans les pays en développement ou en transition nécessite d’avoir déjà un solide maillage."
Samuel Le Berre ne désespère pas de remettre un pied à l’international, en particulier en Afrique : "Je pense que j’y reviendrai un jour, mais depuis la France et via le groupe Aezeo."
