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En pays de Lorient, l'économie verte peine à se décentrer
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En pays de Lorient, l'économie verte peine à se décentrer

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L’agence de développement AudéLor livre un audit complet de l’économie "verte" en pays de Lorient. L’occasion de sonder les progrès et les freins qui demeurent depuis la dernière enquête, qui date de 2013.

L’étude de l'agence de développement AudéLor évalue à 3 000 le nombre d’acteurs de l’économie verte en pays de Lorient, à l’instar de Seabird, qui a mis au point un filet de pêche compostable et biodégradable — Photo : Seabird

Une tendance de fond, certes. Mais à quelle réalité correspond concrètement l’économie verte en pays de Lorient ? C’est ce questionnement éclairé qui a motivé Lorient Agglomération, Quimperlé Communauté et les structures Aloen, Erele et Xsea à mandater l’agence de développement AudéLor pour auditer toute la filière.

Chloé Kerbellec-Le Crom, chargée de mission, a coordonné l’enquête de terrain qui n’inventorie pas moins de 3 000 acteurs, d’autres, en gestation, étant encore susceptibles de rejoindre cette cohorte. Soixante structures, de la PME au syndicat mixte, ont été auditionnées. "La dernière enquête datait de 2013", notent Freddie Follezou et Bruno Paris, respectivement vice-présidents Développement économique-Emploi et Transition écologique de Lorient Agglo.

Le grand pays de Lorient a une taille intermédiaire à l’échelle des territoires en France mais se distingue dans les métiers de la mer, l’agroalimentaire, le transport, les énergies renouvelables, l’économie circulaire, la construction. Il s’agit souvent de petites structures qui développent leur modèle, se connaissent bien dans leur branche d’activité mais méconnaissent parfois les autres acteurs. "Elles privilégient leurs réseaux et reconnaissent avoir des difficultés dès que les problématiques deviennent plus techniques (montages juridiques et financiers, aides…). L’idée est de faire se croiser des gens qui ne se connaissent pas", relève Freddie Follezou.

Par rapport à 2013, l’étude remarque des évolutions rapides et profondes dans les domaines de la mobilité, dans l’alimentation (essor des producteurs-distributeurs bio, du circuit court en général) et dans le développement des énergies renouvelables.

En essor, mais des freins persistent

En revanche, la transition environnementale dans le bâtiment semble moins marquée, le prix des matériaux et des systèmes écologiques n’incitant pas à sauter le pas massivement, en dépit des aides existantes. "Ce point fait d’ailleurs partie des freins", poursuit Freddie Follezou. Et d’observer cela à tous les niveaux, chez les particuliers comme chez les entrepreneurs : "Les entrepreneurs, en particulier les plus petits, restent mal renseignés sur les dispositifs alors que tout existe. L’accompagnement sur les financements peut être décisif. À titre d’exemple, des installations calorifiques peuvent être financées par l’Europe."

Autres freins au développement : le manque de main-d’œuvre et le coût de la propriété, qu’il s’agisse du foncier des entreprises ou du coût de l’accès à la propriété privée (ce point n’étant pas sans effet sur la pénurie de main-d’œuvre, notamment des jeunes). Bruno Paris s’interroge sur la pérennité d’un tel modèle fondé sur la propriété, surtout lorsque celle-ci devient onéreuse et met à mal les marges d’une entreprise comme le reste à vivre d’un ménage : "Un installateur qui vend de la chaleur n’est pas forcément propriétaire de la chaudière. Je milite pour le modèle de l’Ademe, celui de l’économie de la fonctionnalité et de la collaboration", défend Bruno Paris. Lorient Agglo invite les élus locaux à "s’emparer de cette étude" et les acteurs à échanger entre eux pour trouver des synergies.

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