Comme d’autres industriels, Emmanuel Germain, dirigeant d’Hydraumatec (36 salariés et 5,5 M€ de CA) spécialisé dans le bloc foré pour le secteur de l’hydraulique, et de la chaudronnerie Armor Métal Ingénierie (1,3 M€ de CA et 13 salariés), a vu sa facture d’électricité flamber dès le début 2022. "Elle a considérablement augmenté et je cherchais un moyen de la diminuer notamment pour Hydraumatec. Notre métier, à savoir la fabrication de blocs forés, est fortement consommateur d’énergie et donc d’électricité en ce qui nous concerne." Le chef d’entreprise se met en quête de solutions afin de produire sa propre électricité. Et l’inspiration viendra d’une visite chez un client vendéen. Celui-ci est doté de trackers solaires qui s’orientent pour capter au mieux les rayons du soleil. Ils permettent de produire de l’électricité immédiatement utilisée en autoconsommation. Emmanuel Germain est séduit. Il se tourne immédiatement vers le groupe rennais OKwind (131 collaborateurs, 25,2 M€ de CA en 2021) qui a réalisé l’installation vendéenne qui l’a inspirée. "Le calendrier a été court. Les premiers contacts avec OKwind ont eu lieu en mars et il était impératif que les travaux aient lieu en août, durant la fermeture de l’usine", confie le PDG d’Hydraumatec. Les études ont pu être menées rapidement.
Optimisation de l’autoconsommation
Au final, l’entreprise s’est dotée de quatre trackers solaires de 120 m². Ces ombrières bi-axes et bi-faces ont pris place à l’arrière de l’usine. "OKwind nous a garanti que nous pourrions produire et autoconsommer 35 % de nos besoins sur l’année." Grâce à son tableau de bord, Emmanuel Germain a même observé une autonomie énergétique atteignant 46 % en septembre. "35 % d’autoconsommation est bien sûr une moyenne sur l’année liée à l’ensoleillement.". Avec OKwind, il se prépare même à grappiller quelques pourcentages d’autoconsommation. Comment ? En rajoutant des bordures avec des gravillons blancs au pied des quatre trackers. "Nous estimons pouvoir passer de 35 à 38 % d’autoconsommation."
Emmanuel Germain a investi 248 000 euros pour se doter de cet équipement. Pour cela, il a opté pour un concours bancaire plutôt que des aides. "Le financement a été aisé à décrocher. Ce type d’investissement est porteur de sens dans le contexte actuel. J’ai choisi de financer cette installation sur 10 ans et elle est garantie 25 ans." La hausse croissante du coût de l’énergie et de l’électricité conforte chaque jour ce dirigeant dans son choix. "Nous sommes aussi sur une belle croissance d’activité depuis le début de l’année. Les secteurs de l’agriculture et de la défense sont porteurs. Nous allons donc produire plus et avoir besoin de plus d’énergie", dévoile le dirigeant qui vise les 6 millions d’euros de chiffre d’affaires sur cet exercice.
En parallèle, il optimise cette autoconsommation d’électricité en programmant une partie de son parc machines qui continue de fonctionner le week-end alors que l’usine est fermée. Désormais, celles-ci sont programmées aux horaires les plus favorables d’ensoleillement afin d’être auto-alimentées au maximum par les trackers solaires. Ce qui n’est pas consommé est réinjecté dans le réseau.
Dans l’usine, si l’éclairage avait été optimisé pour laisser passer au maximum la lumière naturelle, elle est toutefois équipée d’ampoules. Là, aussi l’heure est au changement puisqu’elles ont toutes été remplacées par des Led.
