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E-commerce : Ne pas rater le virage du 3.0
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E-commerce : Ne pas rater le virage du 3.0

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TENDANCES Le e-commerce est bientôt obsolète. Il doit être remplacé par l'omnicommerce. Nouveau concept de commerce connecté qui englobe l'ensemble des usages liés à l'achat. Du coup, les professionnels doivent rapidement se mettre à la page.
— Photo : Le Journal des Entreprises

Ils étaient plus de 600 professionnels à construire le e-commerce de demain au Palais des Arts de Vannes, le 17 avril. Un modèle de commerce qui se veut omniscient pour les années à venir. Prenant en compte la pluralité des usages physiques et digitaux. C'est l'heure du commerce 3.0. De l'omnicommerce. « Ou comment commander en magasin et se faire livrer chez soi. Ou commander sur internet et collecter en magasin », explique Emmanuel Giraud, cofondateur d'Orium à Angers (300 salariés, 25 millions d'euros de chiffre d'affaires). Cette volonté de faire du cross-canal, cette mixité des usages doit également permettre d'acheter via son smartphone depuis un catalogue virtuel avec par exemple l'appli innovante vannetaise d'Eye Buy ou grâce à la vitrine interactive mise en place par le groupe malouin Beaumanoir (2.600 magasins dans le monde) dans ses boutiques Cache-Cache à Rennes et Saint-Malo. C'est ce vers quoi tend toute la filière e-commerce en France. Filière qui regroupe 120.000 sites marchands et pèse 45 milliards d'euros de chiffre d'affaires, en croissance de 19 % en 2012. Les cyberacheteurs, eux, n'ont jamais été aussi nombreux : 32 millions aujourd'hui, en augmentation de 5 % par rapport à 2011, quand déjà la tendance était à + 14 % de 2009 à 2010 et + 11 % de 2010 à 2011. « Nous sommes passés de sept achats par personne et par an en 2006 à 16 en 2012 », rappelle Bertrand Pinaud de la Fevad, fédération des entreprises de la vente à distance. « La demande explose et l'offre aussi. On vend de tout sur internet. Et la stratégie digitale apporte désormais à l'ensemble des marques. » D'ailleurs le groupe Beaumanoir, qui réalise 3 % de son chiffre d'affaires avec le e-commerce, l'a bien compris. Et a intégré le digital au coeur de sa stratégie d'entreprise, notamment avec son agence dédiée, Korben. « Un nouveau pôle a également été créé à l'intérieur de Korben, Creative Factory, qui s'occupe de produire l'ensemble des contenus des sites de vente en ligne », indique Denis Kraus, directeur général digital du groupe Beaumanoir. Dernière innovation en date : la vitrine interactive où l'on peut tester des looks en grandeur nature d'un geste de la main.




Anticiper les tendances

Spécialiste de la logistique globale à destination du e-commerçant, Orium s'est donné pour mission de proposer du service avant toute chose. D'accompagner le e-commerçant dans son développement, quelque soit son positionnement, et d'anticiper les nouvelles tendances du e-commerce. Ainsi, Orium se positionne désormais en omnilogisticien. Accompagnant le plus petit e-commerçant, avec cette pépinière de jeunes développeurs créée par Orium, le « Club des 10.000 qui comprend des e-commerçants qui ne vendent pas plus de 10.000 colis par an, soit 25 par jour ». Aux plus gros qui se diversifient sur les marchés internationaux, via leur partenaire nantais Lengow. « Le but est de créer un écosystème qui facilite la vie des e-commerçants en gérant toute la partie aval », poursuit Emmanuel Giraud. « Leur laissant ainsi le temps de se concentrer sur leur coeur de métier : le sourcing, le marketing, la commercialisation et la gestion de leur entreprise ». D'ailleurs, ce e-logisticien global, fort de son développement à l'international - il est présent dans six pays - a séduit La Poste qui l'a racheté à 100 % en août 2012. « La Poste est désormais le numéro 1 de la e-logistique en France. Et poursuit l'objectif de devenir numéro 1 en Europe », assure Emmanuel Giraud.




Le marché européen plus fort qu'aux Etats-Unis

D'ailleurs Orium vise désormais de nouveaux marchés, plus à l'Ouest, par-delà l'Océan Atlantique. « Le marché américain est très compétitif », note Emmanuel Giraud. « L'Europe représente pour eux un vrai relais de croissance. » En effet, le chiffre d'affaires du e-commerce européen, 200 milliards d'euros en 2010, dépasse désormais le chiffre d'affaires américain, établi à 140 milliards d'euros. « Le problème est que l'Europe est parcellaire, avec différentes langues, monnaies et des réglementations douanières. Les Etats-Unis ont besoin d'un interlocuteur unique qui maîtrise déjà tout ça. » Les premiers clients américains ont même déjà été signé. Beaumanoir le sait également, investir dans « des boutiques physiques dans des pays du grand export coûte cher », reconnaît Denis Kraus. Et là aussi les partenariats digitaux sont nécessaires.

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