Vannes
E-commerce : les tendances et les relais de croissance
Vannes # E-commerce # Conjoncture

E-commerce : les tendances et les relais de croissance

S'abonner

Le cinquième Planète E-commerce Bretagne, à Vannes ? Une mine d’infos concrètes sur les nouvelles tendances dans un secteur qui n’est pas encore mature. Relais de croissance, logistique, niches, marketing, technologies... Tour d’horizon des perspectives 2017 et plus.

— Photo : Le Journal des Entreprises

Mettez un pied dans l'e-commerce et vous découvrirez très vite que non seulement vous mettrez fatalement le deuxième un jour ou l’autre, mais que vous aurez embrassé, en accéléré, toutes les grandes tendances en matière d’innovation marketing. Accessible et exigeant à la fois, l’e-commerce révolutionne la façon d’aborder la vente et fait entrer son business dans une autre dimension. Tour d’horizon des grandes tendances d’un secteur qui pèse déjà 72 milliards d’euros en France

L’International et ses relais de croissance

Le marché de l’e-commerce est loin d’avoir fait le plein. Le secteur n’est pas encore mature. Les relais de croissance existent en particulier à l’international, comme le rappelle Christophe Auriault, directeur marketing chez Asendia France (La Poste/Swiss Post), spécialisée dans l’envoi léger à l’international : «Dans l’e-commerce en France, 6 à 12 % des commandes sont générées depuis l’étranger selon les secteurs d’activité avec un panier moyen supérieur aux commandes intra-nationales. Principalement de Belgique (30 % des Belges se tournent naturellement vers les e-commerçants français), d’Allemagne et du Royaume-Uni.» Il existe des réservoirs notoirement sous exploités dans tous les pays francophones : la langue française vient de gagner des places. Elle est désormais la 4e langue la plus parlée dans le monde. La sécurisation des paiements en Afrique est en cours et va ouvrir des perspectives considérables.

« Des structures comme Paypal ou Orange Bank sont des alternatives aux défaillances des systèmes bancaires locaux. Les Africains vont se mettre directement au paiement cash sans contact, bien plus qu’aux Etats-Unis. » Autre avantage de l’international : la pression sur les délais de livraison est moindre. Les clients sont prêts à attendre cinq jours quand un article vient de l’étranger. Paradoxalement, le risque d’avis négatif est moindre.

La logistique

Les conseils sont venus de la fondatrice de shopiles.fr, Ingrid Chaine. Plateforme de rééexpédition de colis entre l’Outre-Mer et l’Hexagone, l’entreprise s’entoure de partenaires, en particulier de startups qui lui fournissent ses plugs. «Il y a des boîtes spécialisées très abordables pour cela. Je pense aux applications type ShopRunBack. Il y en a d’autres. La clef, c’est l’automatisation.» Shopiles confirme les potentialités en Afrique : «Nous y mettons un pied, ainsi que dans les Caraïbes anglo-saxonnes.»

Les chatbots

Créer un réseau d’accompagnement dans l’e-commerce passe de plus en plus par les chatbots. Il y a les réfractaires et il y a les autres : «Hors de question de se faire griser par la technologie, défend Eric Le Melinaire, directeur des ventes à la conserverie La Belle-Îloise. Nous tenons à nos valeurs de gens de mer, francs, sincères. Nous veillons à développer l’e-commerce sans big brother derrière.» «Utile», rétorque la Pontivyenne Delphine Le Serre, la fondatrice de la startup StudyWork. Les chatbots lui permettent de développer une sorte de QCM interactif pour permettre à des jeunes en quête d’orientation professionnelle de finaliser un bilan de compétence sur trois mois. Les chatbots ? Un outil de plus, mais en aucun cas un leitmotiv.

Les niches...

Quelles perspectives de développement dans l'e-commerce ? Après les années mass-market tout azimut, place aux niches. Les e-shoppers ne consomment pas seulement des livres ou de la lingerie en ligne. Des marchés de niche émergent, sans limitation à l’imagination. Ce qui est impensable dans les circuits traditionnels devient possible dans le e-commerce. La cinquième édition de Planète E-commerce Bretagne a ainsi mis en exergue une tendance : entre e-commerce et pure player, les start-up investissent les objets connectés. « L’une des révolutions en marche », confirme Ronan Le Moal, directeur général du groupe Crédit mutuel Arkea. Les start-up... et la banque et les assurances, donc. Preuve à l’appui : le développement des objets connectés "secure" type détecteurs incendie à placer sur son compteur électrique et reliés aux compagnies d’assurance. «Tout le monde va y gagner. La prévention des risques va générer beaucoup d’activité, en particulier dans l’e-commerce.»

Et... les écueils

Il y a les écueils du débutant comme de sous-estimer le taux de retour en Allemagne, particulièrement élevé dans le textile. Autre risque : comme dans tout secteur, rester isoler. « Je ne crois pas en l’approche à la Bill Gates, du type qui réussit depuis sa chambre, explique Ingrid Chaine. Pour me développer en Afrique, je réseaute partout : associations, Ambassades, réseaux d’expats. » Et de lister un autre écueil : « Se donner des limites. Il ne faut pas se donner de limites mais bien savoir s’entourer. »

Vannes # E-commerce # Conjoncture # Innovation