2020 s’annonce comme une année majeure pour Drone Act. L’entreprise créée en 2015 par Vincent Muller est dans la dernière étape d'industrialisation de son premier drone : le Seeall. Le dirigeant de la jeune société mesure le chemin parcouru depuis ses débuts au sein de la nurserie numérique de Malestroit. Positionnée sur la conception et la réalisation de pièces 3D, fabricante de drones, la TPE a su séduire très rapidement un géant comme Thalès pour qui elle réalise différentes missions d’assemblage, de fabrication de pièces, paramétrage, etc. « Être une petite entreprise indépendante, agile et possédant ses propres moyens de production est un atout », commente Vincent Muller. En janvier 2019, les portes du CES de Las Vegas se sont ouvertes lui permettant ainsi de présenter son prototype réalisé en 3D. Fin 2017, la société Guillemot Brothers est entrée au capital de Drone Act et lui a assuré un appui pour le back-office. Securiteam, la société lorientaise de sécurité que gèrent Alban et Cédric Ragani, est aussi devenue actionnaire ainsi que SFLD, la société de capital-risque lorientaise et Crédit Agricole Expansion. Le pacte d’actionnaires a été signé fin 2019. La levée de fonds a atteint 500 000 euros.
Un drone pour professionnels
Parmi les rares fabricants de drones en France, Drone Act se distingue en ayant opté pour l’impression 3D. Cette étape est réalisée dans ses locaux de Malestroit. « Nous revendiquons ce côté fabricant car le drone est modifiable selon les besoins du client. Il est aussi évolutif et réparable », avance Vincent Muller. Le Seeall vise aussi un public de professionnels. Il s’adresse tout particulièrement à la sécurité civile et privée, aux forces de l’ordre, à l’inspection linéaire pour des sites industriels, par exemple. Pour son modèle économique, Drone Act a opté pour la location longue durée. « Cela inclut la formation du télé pilote à l’usage de nos drones, l’assurance aéronautique, la maintenance mais aussi son remplacement en cas de panne ou de casse. Au bout de deux ans, le drone est changé. » Cette formule « tout compris » démarrera à 3 500 euros en termes de tarifs. Pour cette première année de commercialisation, l’entreprise table sur la livraison de 5 drones et 35 000 euros de chiffre d’affaires puis d’une quinzaine de drones en année 2. « Les objectifs sont très raisonnables. Notre rentabilité se fera grâce à la récurrence des contrats. »
Formation et impression
Drone Act va aussi s’appuyer sur le levier de la formation. Cette activité devrait démarrer prochainement avec Securiteam, l’un des associés. « Nous ferons de la formation théorique et pratique pour devenir télépilote professionnel ». En associant leurs expertises, Drone Act et la société lorientaise ciblent les pompiers, les gendarmes ainsi que les agents de sécurité. La partie théorique devrait être assurée à Lorient dans les locaux de l’entreprise de sécurité tandis que la pratique se fera à Malestroit.
Drone Act s'appuie sur les compétences d'une autre société qui lui appartient. Il s’agit d’Additic qui propose de l’impression 3D pour l’automobile ou l’industrie. Du prototypage ou des petites séries peuvent ainsi être réalisés.