Développement économique : Les priorités

Développement économique : Les priorités

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REGION La région Bretagne, par le biais de BDI (Bretagne Développement Innovation) a rencontré les acteurs économiques sur le terrain courant avril. Objectif : élaborer avec eux la stratégie bretonne de développement économique 2014-2020.
— Photo : Le Journal des Entreprises

L'ambition est clairement affichée : créer des emplois en Bretagne. Si BDI (Bretagne Développement Innovation) a besoin du soutien des entreprises et des acteurs économiques bretons c'est pour parfaire une stratégie régionale de développement économique et d'innovation (SRDEI) qui parvienne à favoriser la création d'emploi. Le talon d'Achille breton de ces derniers mois. « D'ici à la fin de l'année, nous voulons pouvoir flécher les fonds européens sur des projets à forte valorisation économique », explique Frédéric Rode, directeur général de BDI. « Et ainsi optimiser les effets de levier de l'investissement public. »




Stratégie participative

Quatre rencontres successives ont été organisées tout le mois d'avril en Morbihan, Ille-et-Vilaine, Finistère et Côtes d'Armor. Le but ? Permettre aux acteurs économiques d'être partie prenante dans l'élaboration de ce prochain schéma de développement économique breton. Et leur donner la parole. « Afin de faire émerger les orientations », poursuit Frédéric Rode qui s'inscrit dans une mission à long terme d'attractivité du territoire. « L'objectif est que la Bretagne conserve ses entreprises et ses emplois », indique-t-il. Mais avant de recueillir l'avis des participants, BDI a déjà établi sa trame. Et sait à peu près où la Région souhaite aller dans les années à venir. En effet, la Bretagne a quelques ambitions majeures : devenir une région de référence en matière « de mutation économique en ce qui concerne la transition énergétique et écologique, en matière d'innovation sociale, de bien-être en entreprise, d'ergonomie, en matière d'e-inclusion et de création de valeurs pour des nouveaux usages », présente Frédéric Rode. Interpellé par Yann Penfornis, directeur de production du chantier naval Multiplast à Vannes, qui, comme d'autres dirigeants ont trouvé ces ambitions quelque peu « nébuleuses ». « Il s'agit pour la région Bretagne de trouver de nouveaux business modèles dans un secteur qui a priori ne paraît pas rentable », répond Sylvie Huguet, chargée du projet SRDEI chez BDI. Autrement dit, « comment organiser la prise de risque d'une entreprise quand le retour sur investissement est flou ».




Filières socles à conforter Filières émergentes à aider

Pour parvenir à ces objectifs, la Région compte développer davantage ses filières « socles », celles qui forment les fondations de la Bretagne économique : l'agroalimentaire, l'agriculture, le nautisme, la construction navale, la pêche, la conchyliculture et le tourisme. « Avec l'ambition de créer une économie touristique renforcée et une excellence dans le domaine numérique », précise Sylvie Huguet. En s'appuyant également sur les filières émergentes : l'éco-construction, la rénovation, l'énergie, la santé, l'éco-mobilité.




« Une croissance à zéro »

Si, sur le papier, ces ambitions semblent honorables, les acteurs économiques présents à Lorient début avril restaient encore suspicieux. « Cette prospective à sept ans est intéressante », soulevait un membre de la CGPME bretonne. « Mais la croissance économique actuelle est à zéro. Or, le système est basé sur un modèle de croissance. J'entends bien ces volontés de bien-être et de responsabilité sociétale mais ce qu'attendent les chefs d'entreprises c'est un carnet de commandes », assurait-il. À l'heure où le financement des développements industriels est à la peine en Bretagne, malgré de bons résultats d'exploitation, ce dirigeant s'inquiète : « Quel est votre projet à l'export ? » L'international relève en effet d'un vrai défi breton pour les années à venir. Frédéric Rode en est conscient et a rappelé l'importance d'un meilleur ciblage des pays à l'export. Après la théorie, viendra l'heure de la pratique.