Morbihan
Crédit Agricole du Morbihan : «Après le premier confinement, l’activité économique est restée soutenue »
Interview Morbihan # Banque # Conjoncture

Pierre-Louis Boissière directeur général du Crédit Agricole Morbihan Crédit Agricole du Morbihan : «Après le premier confinement, l’activité économique est restée soutenue »

S'abonner

Au 31 octobre 2020, 2 262 prêts garantis par l'Etat ont été accordés par le Crédit Agricole du Morbihan (1 176 salariés et 205,5 M€ de produit net bancaire) pour un montant total de 220 millions d’euros. Mobilisée auprès des acteurs du territoire pendant ce reconfinement, la banque observe une dynamique continue des crédits habitat.

— Photo : Ségolène Mahias

Quel bilan économique tirez-vous du confinement de mars ?

Pierre-Louis Boissière : Tout d’abord, il faut repréciser que cette crise est liée à un virus. Elle aura un début et… une fin. En aucun cas, elle ne résulte d’une contreperformance des acteurs économiques. Son caractère inédit a fait que nous avons tous tatonné. En tant que banque du territoire, nous devions aider les acteurs locaux à passer ce cap. L’État a rapidement mis en place des mesures d’aides tels que les PGE que nous avons mis en oeuvre mais aussi des pauses crédits… La première semaine du confinement, 4 200 pauses de crédit ont été enregistrées et 71 PGE ont été lancés. En comparaison, sur la première semaine du reconfinement, 21 pauses crédit ont été demandées et 18 PGE octroyés.

Quel a été le niveau d’activité au sortir de cette première vague ?

Pierre-Louis Boissière : Après le premier confinement, l’activité économique a été soutenue avec notamment une forte demande sur les crédits habitats. Nous constations que la reprise dans le Morbihan a été plus forte que dans d’autres départements. Le tourisme a notamment bien rebondi.

Quels enseignements tirez-vous de cette période ?

Pierre-Louis Boissière : Le maintien de l’ouverture a été et reste indispensable. De même, l’accompagnement financier, les conseils et le soutien psychologique auprès des clients ont été nécessaires. Les échanges autour des business plans et des niveaux de trésorerie ont permis d’apporter les meilleures réponses. Dans le contexte du reconfinement, nous capitalisons sur cela. Nous nous adaptons également aux changements de comportements de nos clients sur les moyens de paiement notamment : moins de règlements à l’international, moins de retraits d’espèces (baisse de 23 % en cumul depuis le début de l’année) et moins de chèques remis également (- 30 %) tandis que les paiements sans contact ont le vent en poupe.

Comment avez-vous abordé cette seconde vague ?

Pierre-Louis Boissière : Une distinction est faite entre les activités essentielles et les non essentielles. Nous, nous sommes là pour accompagner tous les acteurs du territoire. Les activités dites non essentielles sont, comme pour vous, notre préoccupation. Le Crédit agricole du Morbihan compte 4 500 clients qui entrent dans ces critères. Tous ont été contactés par nos collaborateurs. Nous les accompagnons dans leur transition vers le numérique via des solutions de paiement pour la livraison à domicile, pour le click and collect, à distance pour les professionnels de santé… À moyen terme, nous pourrons les accompagner pour la création d’un site e-commerce. Concernant les PGE, 2 262 ont été accordés depuis le premier confinement pour un montant total de 220 millions d'euros.

Qu’en est-il du niveau des crédits ?

Pierre-Louis Boissière : Nous allons dépasser les 1,5 milliard de crédits distribués sur l’année 2020. À titre de comparaison, en 2019, nous avions distribué 1,6 milliard d’euros de crédits. Les crédits habitat sont en croissance de 9 % par rapport en 2019. En revanche, les crédits en agriculture et sur les marchés professionnels sont en recul, respectivement de 11 et 15 % tandis que les crédits aux entreprises sont stables par rapport à l’année passée.

Morbihan # Banque # Conjoncture