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Coronavirus : L’Apak fait évoluer son activité de pêche côtière
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Coronavirus : L’Apak fait évoluer son activité de pêche côtière

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À Lorient, l’armement Apak compose avec le contexte actuel lié à l’épidémie de coronavirus. Ses sept chalutiers continuent leurs activités de pêche côtière avec des commandes prises en amont. La pêche se fait aussi sur des espèces bien spécifiques.

— Photo : Apak

Sur les quais du port de pêche de Keroman à Lorient, Eric Guygniec, le patron de l’Apak (l’armement de la pêche artisanale de Keroman) continue de scruter les entrées et sorties de ses sept chalutiers. 35 marins se relaient à bord de ses bateaux. L’entreprise emploie une quarantaine de personnes au total et réalise un peu plus d’un million d’euros de chiffre d’affaires par bateau. L’épidémie de coronavirus a, ici aussi, conduit cet armement à se réadapter. « Notre activité s’est arrêtée du 17 au 21 mars. Puis, nous avons repris en étant garantis que nos marins sont en sécurité en assurant des roulements entre les équipages. Nous sortons pêcher mais en ayant reçu des commandes en amont », note le dirigeant de l’Apak. Spécialisé dans la pêche côtière sur des durées allant d’un à trois jours, l’Apak est donc guidé par les commandes reçues mais s’est aussi orienté sur le ciblage d’espèces. « Actuellement, nous travaillons avec quelques poissonniers mais surtout avec l’ensemble de la grande distribution. La demande se fait sur du maquereau, des encornets, de la dorade, des petits merlans… » En tant normal, l’Apak compte une clientèle plus large après des mareyeurs, poissonneries, restaurants,…

« Nous sortons pêcher avec des commandes reçues en amont »

Lorient : port de pêche actif

Eric Guygniec voit deux raisons dans le maintien actuel de son activité : « Nous pouvons estimer que 70 à 80 % des bateaux côtiers de Lorient pêchent. Notre chance, c’est que le port de pêche de Lorient demeure assez actif. Ce qui n’est pas le cas de tous les ports de pêche. » Et c’est aussi du côté des prix que l’équilibre se joue. « Les prix sont plutôt corrects par rapport à ce que nous pêchons. » En effet, la criée de Lorient est toujours en activité mais a adapté ses volumes en fonction de la demande des acheteurs. « Tous les deux jours, l’ensemble des acteurs du port de pêche se réunissent en visio-conférence. Nous échangeons sur ce qui fonctionne, ce qui fonctionne moins bien. C’est très bien. Il y a plus d’échanges, plus de contacts entre les différents métiers du port. Je pense que nous nous comprenons mieux et que nous avançons ensemble dans le contexte actuel. »

« Des prix de pêche plutôt corrects actuellement »

Pêche et transformation

Loïc Hénaff, président du groupe Hénaff, et Éric Guygniec, responsable de l'armement Apak. — Photo : © Jean-Marc Le Droff / Le Journal des entreprises

L’Apak est aussi un acteur global. Outre son activité de pêche, l’entreprise s’est également lancée dans la transformation il y a quelques années. La société a investi plus d’un million d’euros dans un atelier où sont concoctées des recettes de poissons de saison cuisinés. Via sa marque Ty Pesked vendue dans sa propre boutique et dans des réseaux d’épicerie fine, l’armement s’est trouvé d’autres débouchés. Une seconde marque, Pêcheurs de l’Ouest, est, elle, dédiée à la GMS. « Cette activité de transformation est très fortement ralentie. La plupart des salariés de cet atelier sont en chômage partiel. Nous avons des stocks pour répondre à la demande si besoin. » Eric Guygniec parie sur l’arrivée des beaux jours pour que la demande sur ces produits tartinables reparte. « Cela va revenir. Actuellement, la GMS doit gérer les approvisionnements et réapprovisionnements sur des produits de première nécessité et c’est bien normal. »

« Notre activité de transformation est fortement ralentie »

En contact avec ses banquiers, le chef d’entreprise vit le moment présent assez sereinement. « Cela se passe bien avec nos financeurs. Nous avons obtenu un report de six mois de nos prêts. » Attentif à sa trésorerie, il ne songe pas opter pour le prêt garanti par l’État. « Le maintien de l’activité nous permet de stabiliser l’entreprise. Il faut que ça continue. Nous sommes un maillon de la filière alimentaire. » Et pour continuer, comme de nombreux acteurs de la filière, il réclame l'accès aux tests avant les roulements d'équipage à bord.

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