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Coronavirus - Cepim : « Nous allons renforcer notre offre de formation à distance »
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Yohann Eveno co-dirigeant de Cepim Coronavirus - Cepim : « Nous allons renforcer notre offre de formation à distance »

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Basé à Crac’h dans le Morbihan mais également présent à Orvault (44) et à Rennes via Antemys et Facem, Cepim (35 salariés et 3,6 M€ de CA) va étoffer son offre de formation à distance. Le centre de formation va également mettre la période à profit pour former ses propres salariés.

— Photo : Archive Ségolène Mahias

Votre entreprise, Cepim, est spécialisée dans les formations en santé, sécurité et environnement. Vos centres de formation sont fermés jusqu’au 11 mai, avez-vous développé l’apprentissage à distance que vous proposiez déjà ?

Yohann Eveno : La formation en ligne est une petite part de notre activité. Avec la fermeture de nos centres, la mise en chômage partiel de la très grande majorité de nos équipes, nous avons choisi de communiquer sur cette offre. Nous l’avons fait via nos réseaux sociaux, par les réseaux sociaux et en appelant nos clients. Depuis, nous enregistrons des appels de prospects mais aussi des appels entrants. Sur nos métiers, notamment la sécurité, les sessions font une large part à la pratique. Toutefois, nous conseillons aux entreprises qui nous contactent de prendre de l’avance sur la partie théorique en se formant actuellement. Ainsi, leurs salariés n’auront plus que la partie pratique à passer ensuite. En résumé, nous voyons que le marché s’ouvre un peu plus sur la formation à distance.

Le gouvernement a mis en place le dispositif FNE (fonds national pour l’emploi) qui permet aux salariés en chômage partiel de se former durant la période, en bénéficiez-vous ?

Yohann Eveno : Le FNE vise à former les salariés, mais aussi à permettre aux organismes de formation de faire face dans cette crise sanitaire. Les formations proposées par Cepim ne sont pas éligibles à ce dispositif. En revanche, il nous a donné une idée : former nos propres salariés sur des besoins précis. C’est le bon moment. Nous avons pris contact avec les Organismes Paritaires Collecteurs Agréés (OPCO) en ce sens.

Former nos propres salariés sur des besoins précis

Le contexte actuel influe-t-il sur la feuille de route que vous aviez imaginée pour Cepim ?

Yohann Eveno : Oui, nous travaillons sur le volet de l’offre de formation à distance et sur notre offre au sens large. Nos conseillères et conseillers proposeront désormais à nos clients une offre double : celle qui classiquement alterne théorie, pratique et test en présentiel, et une autre où la théorie pourra être effectuée à distance. Pour nos clients : ce package avec l’offre à distance sera un peu moins cher et nous leur garantirons l’interaction avec le formateur. C’est fondamental sur des formations à distance. Cette orientation va aussi dans le sens de l’évolution de l’univers de la formation. Le présentiel demeurera toujours mais il co-existera avec des outils qui permettront la formation à distance.

Quid d’une reprise d’activité le 11 mai ?

Yohann Eveno : L’activité va sans doute reprendre très partiellement au cours du mois de mai. 60 à 65 % de nos missions se déroulent chez nos clients. Donc, dès lors qu’ils auront repris, nous pourrons y aller. Nous écrivons actuellement un protocole pour pouvoir assurer nos formations en toute sécurité. Nos sessions de juin sont maintenues pour l’heure. Pour Cepim, la fin d’année, de septembre à décembre, est toujours la période la plus forte. Hélas, nous ne pourrons absorber des reports ou de nouvelles missions sur ces mois-là car nous sommes toujours à 115 % de nos possibilités.

On évoque beaucoup la notion de solidarité en ce moment, l’avez-vous expérimentée ?

Yohann Eveno : Je confirme. Elle existe bien. Je pourrais citer plusieurs exemples comme celui du département de la Mayenne qui a décidé de maintenir ses formations d’autorisations de conduite planifiées les 11, 12 et 13 mai sauf décisions gouvernementales contraires. C’était important pour eux de nous réaffirmer leur confiance. Je pense aussi aux soutiens au sein du CJD et du club d’entreprises du pays de Vannes. Les liens se sont également resserrés avec notre expert-comptable et notre banque dans le contexte actuel. Je peux dire que ce sont de vrais partenaires.

Le département de la Mayenne a maintenu ses formations

Comment voyez-vous l’avenir à moyen terme ?

Yohann Eveno : Depuis 15 ans, Cepim était en croissance régulière de 15 à 16 % par an. Si la crise sanitaire a mis un coup d’arrêt brutal à notre activité, nous avons tout de même un niveau de trésorerie qui nous permet d’être assez sereins. Les mesures de prise en charge du chômage partiel contribuent également à préserver la trésorerie. C’est aussi rassurant pour nos salariés et nos clients de savoir qu’il n’y a pas de stress quant à la pérennité de l’entreprise. Par ailleurs, Cepim a choisi d’opter pour le PGE. Nous avons obtenu un accord oral rapide. Grâce à cela, nous sommes armés pour reprendre dès que nous aurons le feu vert.

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