Alors qu’elle était attendue sur son site historique de Ploemeur, la réorganisation du siège et des entrepôts logistiques d’Atlantic Nature (marque Nat & Form) a finalement débouché sur un transfert massif à Kervignac, zone de Kermassonnette. La PME spécialisée dans les compléments alimentaires pour la santé et le bien-être (11,6 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2019, 57 salariés) a déménagé début 2020 à l’opposé de l’agglomération lorientaise, 23 km plus à l’est.
Le revirement tient notamment à la libération de locaux sur 4 500 m² : « Avec nos 900 références produits, nos importants stocks matières premières, Atlantic Nature jonglait avec plusieurs entrepôts largement sous dimensionnés : deux de 350 m² basés à Ploemeur, plus un entrepôt loué sur Quimper », rappelle Bastien Pariaud, le directeur général de la PME présidée par Élisabeth Macé.
Le dirigeant a désormais un peu de recul sur ce revirement stratégique : « Nous nous sommes agrandis de 2 500 m² en tout. Le déménagement a été fait en quinze jours, mais nous avons mis quatre mois pour trouver nos marques. Le challenge n’était pas une mince affaire. Il a fallu passer par un audit complet de la logistique. Le fait d’être à l’étroit avait un avantage : les déplacements et temps de manipulation étaient raccourcis au maximum. » Il a fallu déployer une organisation au cordeau pour être à la fois à l’aise et efficients. L’acceptation des salariés a été globalement au rendez-vous.
En collocation avec… le confrère
Financièrement, l’opportunité s’avère très intéressante : « Nous étions dans une logique d’acquisition. Là, nous sommes locataires d’une structure refaite à neuf. Nous avons rejoint sur place, en collocation, l’entreprise de mon frère : Pharm et Nature (également spécialisé dans les compléments nutritionnels, NDLR). Une entreprise n’a pas vocation à supporter des coûts fonciers importants. Ainsi, la trésorerie est largement libérée et peut être affectée au développement de l’outil de production. »
Les structures juridiques des deux sociétés colocataires sont totalement différentes : « Nos organisations ne sont pas comparables. Nous vivons chacun de notre côté avec quelques synergies. »
Reporté « pour ne pas être taxé d’opportunisme »
La période du confinement a coïncidé avec cette bascule logistique. Atlantic Nature n’a perdu que 10 % du chiffre d’affaires au printemps, étant fortement présent dans l’e-commerce et auprès des pharmacies (60 % de la clientèle). « Nous avons rattrapé le manque à gagner de mars-avril en vendant des produits différents : le printemps est traditionnellement une période axée sur la détox et les produits minceur à base de plantes. Là, nous avons continué à vendre nos produits hivernaux », poursuit Bastien Pariaud. Autre explication de la bonne résilience de la PME : la sortie sur les chapeaux de roues d’un produit de protection des défenses immunitaires : « Nous avons même retardé la sortie pour ne pas être taxé d’opportunisme ! »
Le chiffre d’affaires a crû de 25 % en juin, juillet et août et de 15 % en septembre. Atlantic Nature vise les 14 % de croissance sur l’ensemble de l’année 2020.
