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Comment Astus Boats se relance avec un nouveau trimaran
Morbihan # Naval # Innovation

Comment Astus Boats se relance avec un nouveau trimaran

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A Brech (Morbihan), Astus Boats a revu toute sa gamme de trimarans transportables, un créneau qu'elle investit depuis plusieurs années avec le cabinet d'architecture navale VPLP. La PME est à la relance avec notamment deux modèles financés sur fonds propres qu'elle exporte à 50 %.

— Photo : @ Astus Boats

Fondé il y a 14 ans, le spécialiste du trimaran transportable Astus Boats (7 collaborateurs), basé à Brech (Morbihan), est à la relance depuis la sortie de son nouveau modèle à l’automne dernier : l’Astus Boats 20.5. La PME a reçu le soutien de la Région Bretagne pour ses récents développements. Une bouffée d’air attendue car les investissements sont financés sur fonds propres : « La sortie du 20.5, c’est 100 000 euros d’investissements. Le modèle précédent en avait nécessité 50 000 euros. Pour ces deux derniers modèles, qui sont équipés de bras télescopiques, il a fallu créer les outillages, notamment les moules pour les protos. La conception du 20.5 a été réalisée en cinq mois. Il a fallu aller très vite. Au final, nous avons fait une très bonne année 2017 après une période compliquée », observe Jean-Hubert Pommois, le dirigeant et fondateur d'Astus Boats.

La sortie des nouveaux modèles a donc été fructueuse avec un effet curiosité débouchant sur des ventes prometteuses : 25 à 35 unités par an (pour 350 depuis 2004).

L’effet "VPLP"

Le cru 2018 se présente de manière un peu moins favorable, mais avec une montée en production espérée. « Cela fait maintenant près de trois ans que nous renouvelons notre gamme avec VPLP Design. C’est gratifiant de travailler avec un cabinet d’architecture à l’origine des bateaux Banque Populaire, Macif, Hugo Boss… Nous sommes clairement repartis sur des concepts modernes avec des carènes modernes, simples, rapides. »

Le parti pris du chantier naval consiste à développer des trimarans accessibles et faciles d’entretien, qui attirent un public de navigateurs avertis mais soucieux de maîtriser les coûts et les risques. N’importe quel véhicule peut remorquer les modèles (200 kg pour les plus légers).

Jean-Hubert Pommois déploie l'un des bras de son trimaran transportable Astus 16.5 — Photo : Xavier Eveillé

Le bateau dans le bateau

« Nous observons depuis une dizaine d'années une tendance au nomadisme. La navigation au long cours cède la place aux sauts de puce. Les clients prennent le ferry pour la Corse ou les Baléares avec leur bateau. D’autres poussent en voiture jusqu’en Grèce et font les îles… », décrypte Jean-Hubert Pommois.

Les débouchés d'Astus Boats sont à 50 % en France et à 50 % à l’export. « Le trimaran reste une spécificité française et notamment des Bretons, plus attachés à la voile. Les Méditerranéens sont plus adeptes du bateau à moteur. Nous avons noué des contacts via le salon de Düsseldorf avec des Scandinaves et des Polonais, mais aussi des Australiens, des Américains… Nous vendons aussi en Israël », poursuit le dirigeant. À l’étranger, Astus Boats passe par un réseau de distributeurs.

L’entreprise a élargi sa chaîne de valeur depuis 2011 en intégrant à l’assemblage l’outillage de moules, ce qui a permis d’élever le contrôle qualité. L’enjeu, désormais, est de consolider les finances de l’entreprise. « Après les difficultés rencontrées il y a quelques années, les banques nous ont contraintes à l’autofinancement. Nous aimerions qu’elles révisent leur jugement aujourd’hui. »

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