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Ces entreprises morbihannaises lèvent le masque sur leur protocole sanitaire
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Ces entreprises morbihannaises lèvent le masque sur leur protocole sanitaire

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S'adapter à son environnement. L'adage semble avoir fait mouche dans les PME morbihannaises qui ont déjà, dans leur grande majorité, appliqué le nouveau protocole sanitaire en interne. Avec, parfois, des solutions intégrées à leur catalogue. Toutefois, les entreprises mesurent d'ores et déjà les surcoûts liés à l'achat de ces équipements de protection.

La mise en place du protocole sanitaire n'a pas posé de difficultés majeures dans les PME morbihannaises. Toutefois, ces équipements génèrent un surcoût bien réel. — Photo : ©Drazen - stock.adobe.com

Pas de révolution chez BforpuB (9 salariés, 900 000 euros de CA) avec l’application du nouveau protocole sanitaire, publié le 31 août au soir par le gouvernement pour une application dès le 1er septembre dans toutes les entreprises françaises. Basée à Vannes et Séné, la PME d’impression numérique a accueilli sereinement les mesures sur le port du masque en entreprise, elle avait déjà pris les devants. « Pour répondre à des besoins de clients, nous avons eu une demande importante en protection dès le début de la crise. Visières, plexiglas et marquages au sol ont boosté notre activité. Nous avons aussi appliqué cela en interne », explique Olivier Smague, dirigeant. Autre atout : l’équipe est sur deux sites et sur des lieux de travail espacés.

Le pli est déjà pris

Spécialiste en connecteurs textiles, Nodus Factory, à Sarzeau, se partage entre sept personnes dans les bureaux et cinq à l’atelier. « Nous travaillons avec des Esat pour la production, détaille le président, Yves Laurant. Dans l’atelier, dédié à la R & D, nous manipulons des cordages et des voiles avec 5 à 10 mètres entre chacun. Les locaux sont structurés sur deux niveaux avec la partie R & D à l’étage sur quasiment la même surface. » La PME a cherché à s’impliquer en développant sa visière de protection avec un partenaire portugais. « Elle ressort à 1 euro pièce. Pourtant, d’autres projets, autour de 10 euros, ont été retenus par l’État. Ces visières servent donc en interne. »

À Belz, Sofis, qui fait des formations sur l'hygiène et la sécurité en entreprise (40 salariés) : « L'hygiène et la sécurité sont notre cœur de métier, rappelle Véronique Thomas, codirigeante. Nous disposons d’un siège spacieux, garder nos distances y est aisé. »

À Vannes, chez Multiplast (100 salariés, 14 M€ de CA en 2019), chantier naval devenu spécialiste des matériaux composites, la mise en place du nouveau protocole sanitaire n’a pas vraiment posé problème. « Notre personnel avait déjà l’habitude de porter des masques. L’ensemble des équipes le portent désormais et nous avons pu utiliser au mieux nos espaces pour créer de la distance », résume Yann Perfornis, directeur général.

Un impact fort sur la relation entreprise/salarié

Si la nouvelle organisation est acquise dans un très grand nombre d’entreprises, le surcoût est une autre affaire. « Dans une entreprise comme la nôtre, ces équipements représenteront une enveloppe de 50 000 euros sur une année pleine. Aujourd’hui, nous avons 14 000 masques en stock soit un stock préventif de 10 semaines comme recommandé », décrit ainsi le dirigeant de Multiplast.

L’impact financier des équipements de protection est mesuré par les experts-comptables qui accompagnent les entreprises dans leur quotidien. « Le coût moyen estimatif par salarié est de 50 à 150 euros. Un coût ponctuel qui sera à renouveler dans les semaines ou mois à venir en fonction du protocole sanitaire, les plus impactés étant le bâtiment, les industries, les services à la personne, les cafés-hôtels-restaurants, évalue Anne-Louise Rodes, experte-comptable associée chez Efficience à Vannes. Le problème réside dans les coûts cachés directs et indirects : entre perte de temps, gestion de la mise en œuvre du protocole et questions des salariés… »

Avec des impondérables induits, comme gérer un salarié ne voulant pas travailler avec un masque, en sanctionner un qui ne respecte pas les gestes barrières ou qui refuse de venir travailler dans les locaux. « Les entreprises me questionnent sur les obligations légales et sur comment mettre en œuvre l’activité partielle longue durée pour atténuer le coût de la baisse d’activité », relate Anne-Louise Rodes. L’impact sur la relation entrepreneur/salarié peut donc être fort.

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