Capitaine Houat : Course de vitesse depuis l'incendie

Trouver un nouveau point de chute lorientais pour son activité de cuisson de crevettes. Et vite. Telle est la préoccupation de Capitaine Houat, suite à la destruction par le feu le 8août dernier de cette usine de transformation des produits de la mer d'Intermarché. Les 30 salariés qui produisaient 6.500 tonnes annuelles de crevettes ont été provisoirement réaffectés au mareyage. «Nous ne voulons pas dissocier l'activité crevettes du mareyage, que ce soit en termes industriel ou commercial», explique Bruno Glaharic, directeur général du département mer chez Intermarché. En attendant de trouver un nouveau site, Capitaine Houat pourrait procéder à des appels d'offre auprès d'autres cuiseurs, incluant même son voisin et concurrent Krustanord.




200 emplois préservés

D'un point de vue opérationnel, Capitaine Houat dépend du pôle distribution du groupe et non de son pôle industriel : un cas à part par rapport aux autres usines. Les outils intégrés d'Intermarché constituent son point fort. Ils lui permettent de maîtriser ses produits à marque de distributeur (MDD) et même d'en écouler vers les autres enseignes. Surtout, ils s'avèrent un redoutable moyen de pression lors des négociations avec les marques nationales comme Lactalis ou Danone. «À l'issue d'un bras de fer de ce type, les Intermarchés n'avaient pas été approvisionnés en produits Danone pendant trois semaines l'an dernier», rappelle une source bien informée. Chez Capitaine Houat, le global des 200 emplois a en tout cas été préservé. Il a été réparti provisoirement entre la criée nº4 du port de pêche de Lorient et le site de Concarneau. L'interruption d'activité n'aura été que brève puisque la production a repris le 22août. Mais le manque à gagner en termes de chiffre d'affaires de production dépassait déjà les troismillions d'euros au bout de quinze jours, Capitaine Houat affichant un chiffre d'affaires de 84millions d'euros sur le dernier exercice connu.