
Bretagne Pôle Naval (BPN) fête ses 15 ans sous le signe de la croissance. Basé à Lorient, le cluster de l’industrie naval bretonne est passé de 47 entreprises adhérentes, à ses débuts, à 210 adhérents entreprises et structures (écoles, interprofession, entités consulaires…). "Les chiffres parlent d’eux-mêmes, résume Anne-Marie Cuesta. L’ADN de Pôle Naval est de promouvoir nos entreprises sur leurs savoir-faire. Cette année encore, nous allons être sur tous les fronts et pousser les portes des donneurs d’ordre pour nos adhérents." Le ton est donc donné pour l’association, aujourd’hui présidée par Jean-François Daviau, le dirigeant de Sabella. BPN intervient ainsi sur trois filières : son cœur de cible demeure le secteur naval qui côtoie le domaine des énergies marines mais aussi celui des energies et du oil and gas.
Le temps long des énergies marines
Sur le volet des énergies marines renouvelables, BPN a initié, dès avril 2022, l’accompagnement des neuf candidats à la construction du parc éolien de Bretagne sud, qui se situera au large de Groix et Belle-Ile. "Nous les avons accompagnés jusqu’en décembre 2022. L’idée était de leur faire découvrir notre écosystème breton, son tissu industriel avec l’objectif qu’ils travaillent avec eux pour la réalisation de ces parcs éoliens." Ce chantier majeur morbihannais, ne verra le jour qu’en 2028-2030. "Le temps est très long sur ce type de projet. Nous sommes tributaires des décisions de l’État et nous, nous sommes en bout de chaîne. Cela génère des inquiétudes : BPN a donc choisi de se positionner sur d’autres énergies avec des projets plus matures. C’est notamment le cas de l’hydrogène".
Les feux sont au vert pour l’hydrogène
Dès 2017, la structure et ses adhérents se sont saisis du sujet de l’hydrogène dès 2017. Elle suit de près la montée en puissance de l’agglomération lorientaise qui investit dans une filière locale d’hydrogène locale pour ses futurs bateaux transrade et ses bus urbains. "Il y a déjà du business avec ses activités et cela va s’accentuer dans le temps. Nous sommes aux côtés de nos adhérents sur cette diversification." Autre actualité et secteur où le cluster se positionne : la région Bretagne a mis sur pied la filière de transport maritime à propulsion vélique. Là aussi, les marchés sont là : les Chantiers de l’Atlantique de Saint-Nazaire (Loire-Atlantique) ont mobilisé un consortium d’entreprises morbihannaises pour propulser, à la voile, les navires de demain. La montée en puissance de l’hydrogène rejaillit aussi sur le secteur de la construction navale : les grands fabricants comme les plus petits s’y mettent pour de nouveaux projets ou pour rénover des bateaux. En parallèle, beaucoup d’acteurs se positionnent sur des constructions de bateaux offrant des motorisations hybrides, entre thermique et électrique.
La feuille de route 2024 de BPN prévoit aussi une accélération de sa marque Shelti Breizh, ces conteneurs fabriqués par des entreprises bretonnes pouvant servir de base de vie, de bureaux, de centrales électriques, groupe de froid, de laboratoire, vont désormais être déclinés en solutions de stockage d’hydrogène. Une mission à l’étranger est aussi prévue : "l’idée est de se rendre dans 3 ou 4 pays avec une dizaine d’entreprises pour rencontrer en direct les donneurs d’ordre. Cette mission est en lien avec Bretagne Commerce International."