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Aserti Group porté par l’économie circulaire
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Aserti Group porté par l’économie circulaire

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Le leader français de la réparation électronique industrielle est vannetais. Aserti Group ne compte pas s’arrêter à l’aube de ses trente ans. Portée par l’essor de l’économie circulaire et par son expertise, l’ETI vise les 50 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2026.

Aserti Group a vocation à grandir demain en France et en Europe. Ces perspectives sont notamment portées par Florence Bertrand, directrice opérationnelle d’Aserti Electronic et Pierre Brisset, le président du groupe — Photo : Ségolène Mahias

Réparer les pièces électroniques plutôt que de les remplacer. L’idée est désormais monnaie courante mais il y a 30 ans, lors de la création d’Aserti à Vannes, ce choix était assez disruptif. Il aura été signé par Jean-Louis Gaertner, bien décidé à faire de l’entreprise un spécialiste de la réparation électronique industrielle. Trois décennies plus tard, Aserti devenu un groupe, est le leader français sur son marché. Il emploie 260 salariés. Le groupe pèse 34 millions d’euros de chiffre d’affaires en consolidé et il se prépare à monter une nouvelle marche. "Notre ambition est d’atteindre 50 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2026", avance Pierre Brisset, président d’Aserti depuis avril 2021, suite au départ à la retraite de Jean-Louis Gaertner. Depuis 2017, l’entreprise évolue sous LBO avec comme actionnaires, le fonds d’investissement parisien Parquest Capital, son fondateur Jean-Louis Gaertner ainsi que quelques cadres du groupe.

Un contexte porteur

Pour atteindre son ambitieux objectif de croissance de chiffre d’affaires, Aserti entend s’appuyer sur des piliers solides. L’année 2021 s’est close sur une croissance de 11, 5 % et le millésime 2022 s’annonce tout aussi porteur pour la société. En effet, l’industrie se tourne très massivement vers l’économie circulaire. Deux explications à cela : une politique de réindustrialisation forte et une pénurie mondiale de pièces électroniques. "Les difficultés d’approvisionnement et les délais très longs, allant parfois de six mois à deux ans, ont fait également découvrir notre offre à de nouveaux clients. Nous avons des sollicitations que nous n’avions pas avant ", résume le PDG. Si auparavant, des secteurs industriels tels que l’automobile, avaient tendance à changer des lignes de production en totalité, l’heure est désormais à la prolongation de leur durée de vie. "Il y a sans doute plus d’appétence pour la réparation dans le contexte actuel. De nouvelles habitudes qui se mettent en place", note Florence Bertrand, directrice opérationnelle d’Aserti Electronic.

Une seconde vie pour les matériels

Aserti répond à ce marché de la seconde main par le biais de stocks importants de pièces disponibles. Elle répare aussi des matériels défectueux voire les remplace par des références identiques ; ces mêmes références qui auront déjà été réparées et évaluées sur ses propres bancs de test. Les pièces défectueuses entament, elles, un autre cycle de vie : elles sont réparées, reconditionnées dans les stocks et seront prêtes à être réutilisées avec une garantie de deux ans à la clé. À cette offre, l’entreprise répond aussi avec une proximité impressionnante. Le groupe est doté de 18 sites en France. Le maillage s’est constitué autour des grands bassins industriels. Ce réseau de proximité offre au groupe une grande réactivité et de l’agilité. Un atout majeur car l’entreprise réalise les deux tiers de son chiffre d’affaires avec son activité de réparation électronique. Au total, le groupe s’appuie sur quatre filiales. Outre la réparation, il intervient sur le volet de l’étalonnage des appareils de mesure qui assurent une fiabilité des données contrôlées ainsi que sur la réparation de machines outils à commande numérique. Au cœur de ce dispositif figure donc son savoir-faire et sa logistique de pièces pour réparer.

Un portefeuille très diversifié

La clientèle d’Aserti Group est industrielle mais très diversifiée. "Nous travaillons pour tous les domaines d’activité, tous types de productions avec l’agroalimentaire qui est bien représenté", explique Pierre Brisset. L’ETI vannetaise travaille pour des acteurs de l’agroalimentaire, la plasturgie, la métallurgie-sidérurgie, l’automobile, l’aéronautique, la transformation métallique, la chimie-pharmacie, le bois, le papier, … Le champ d’action est donc très large. Le spécialiste de l’électronique compte de belles références telles que Renault, Stellantis, Michelin, Faurecia, Airbus, Danone, Intermarché, … Toutefois, ses dirigeants ont toujours veillé à ce que le poids économique de chacun soit équilibré. "Notre plus gros secteur d’activité pèse 17 % et notre plus gros client représente 4 %. Cela nous sécurise par rapport aux crises éventuelles que pourrait traverser tel ou tel secteur."

Outre l’Hexagone, Aserti dispose "d’une présence de marque" en Martinique. L’ETI est aussi internationale : présente en Colombie via une convention, elle devrait la revendre. Sa plus grosse implantation est européenne. Aserti est installée en Allemagne où elle dispose de quatre centres de services. Très industrialisée, l’Allemagne lui offre un marché important mais qui est aussi plus disputé. C’est aussi là que l’entreprise a pu montrer toute l’étendue de son savoir-faire après les impressionnantes inondations qu’a connu le pays en juillet 2021. "Nos équipes ont été fortement sollicitées et ont pu intervenir pour remettre en route des lignes de production. Ceci en quelques heures seulement."

Croissance externe et organique

La société vannetaise pourrait-elle grandir en Europe ou sur d’autres marchés demain ? C’est envisagé, via de la croissance externe pour élargir sa zone d’intervention. Sa direction scrute les opportunités qui pourraient se présenter. "Nous pourrions faire l’acquisition d’expertises complémentaires aux nôtres et qui répondraient aux besoins de nos clients. Ceci en France mais aussi à l’étranger." Son second levier tournera autour de sa croissance organique en France et en Allemagne. Pour ce faire, elle renforce ses équipes commerciales et techniques. Une quinzaine de nouveaux collaborateurs sont ainsi recrutés chaque année.

Dans son business plan, Aserti Group entend poursuivre l’optimisation des synergies entre ses filiales. Un autre axe concerne la mutualisation des services supports. "L’objectif est de permettre aux filiales de se consacrer exclusivement aux services à apporter aux industriels en remontant toutes les fonctions supports au niveau du groupe."

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