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Arnaud Burel. « Passer d’un tourisme de cueillette à un tourisme de conquête »
Interview Vannes # Tourisme # Conjoncture

Arnaud Burel directeur de Golfe du Morbihan Vannes Tourisme Arnaud Burel. « Passer d’un tourisme de cueillette à un tourisme de conquête »

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Avec 500 000 visiteurs déjà accueillis au sein de ses 9 points d’accueil cette année, Golfe du Morbihan Vannes Tourisme est l’un des offices de tourisme les plus actifs de Bretagne. Surfant sur un modèle économique atypique, il se lance sur le créneau du tourisme 4 saisons avec notamment l’ouverture de la première station de trail de Bretagne. Arnaud Burel, directeur de la structure, détaille toutes les nouvelles perspectives et les enjeux majeurs.

Arnaud Burel, directeur de Golfe du Morbihan Vannes Tourisme, milite pour un tourisme qui associe l'urbain, le littoral et le rural — Photo : Alexandre Lamoureux

Quel est le bilan de la saison touristique sur votre périmètre ?
Arnaud Burel : C’est un très bon cru. Le mois d’avril a été un mois fort. Celui de mai était prometteur avec des ponts et la Semaine du Golfe mais a finalement été en recul, nous avons observé une légère hausse en juin. Le mois de juillet a été en hausse de 6 % par rapport à l’an passé et celui d’août a été bon. Sur septembre, nous enregistrons 25 % de fréquentation supplémentaire.

Quel est le profil du voyageur ?
A. B. : Il a en moyenne 36 ans. Nous accueillons plutôt des familles dans 49 % des cas. 35 % de ces touristes viennent de région parisienne et 32 % du nord-ouest de la France. La dépense moyenne est de 48,3 euros sur une durée estimée de 6,9 jours. Pour une famille, la dépense moyenne atteint 1 247 euros durant son séjour. Cela comprend l’hébergement, l’alimentation, les loisirs, les déplacements…

Quel est l’impact économique du tourisme ?
A. B. : Nous enregistrons 2,7 millions de nuitées touristiques sur le territoire de Golfe du Morbihan Vannes Tourisme. Le montant des dépenses touristiques générées par les nuitées marchandes atteint 160 millions d’euros. 10 000 lits touristiques marchands sont aujourd’hui proposés sur les 34 communes de notre périmètre. Le tourisme représente aujourd’hui 10 % du PIB de l’agglomération et il a vocation à peser davantage demain.

Pouvez-nous en dire plus sur la structure que vous dirigez ?
A. B. : Je suis directeur de Golfe du Morbihan Vannes Tourisme que préside Roland Tabart. Il est à la tête d’un Codir qui compte 14 élus et 15 professionnels. Notre budget est de 3 millions d’euros. Nous sommes établis sur 5 sites permanents et 4 bureaux saisonniers. Notre effectif est de 21 salariés. Il atteint 45 personnes en haute saison. Nous avons déjà accueilli 500 000 dans nos offices ; ce qui nous place dans les toutes premières places des offices touristiques bretons en termes d’accueil. 50 % de ces 500 000 personnes sont accueillies sur deux mois.

Quid de votre modèle économique plutôt atypique ?
A. B. : Notre particularité réside dans le fait que ce sont les vacanciers qui financent à 60 % notre structure. Je m’explique : Golfe du Morbihan Vannes Agglomération collecte la taxe de séjour, qui nous la reverse intégralement. Son montant est d’1,8 million d’euros. Les 40 % restants sont issus de recettes de vente. Nous assurons une activité de billetterie maritime, par exemple, sur laquelle nous sommes commissionnés. Nous avons aussi des recettes publicitaires provenant de plaquettes ou d’outils de communication que nous éditons. Nous sommes ainsi partenaires du Routard pour son guide sur notre territoire…

Vous évoquiez une activité touristique qui a vocation à grandir, quels sont les leviers que vous pourriez actionner ?
A. B. : Nous devons passer d’un tourisme de cueillette à un tourisme de conquête. Le Golfe du Morbihan est un écrin mais cela ne suffit pas. Nous pouvons faire beaucoup mieux. Le tourisme ne doit pas être vu par le petit bout de la lorgnette ou comme un complément de revenus. C’est une industrie à part entière. Les retombées économiques sont importantes et créatrices d’emplois et notamment de nouveaux emplois. Je pense à des besoins en conciergerie, en services (entretiens, travaux, transports) mais aussi dans le numérique, la location de vélos ou de bateaux électriques et leur maintenance… Il y a des places à prendre en matière de développement touristique.

Dans ces potentialités, n’est-il pas possible d’imaginer un tourisme des 4 saisons ?
A. B. : C’est un axe fort sur lequel nous travaillons activement. Les deux mois d’été demeurent capitaux en termes de chiffre d’affaires et d’activité. Il faut créer de l’itinérance et proposer une offre qui associe un tourisme littoral, urbain et rural. L’idée d’un tourisme des 4 saisons prend forme et il faut pour cela avoir des hébergements ouverts à l’année sur tout le territoire. Le Golfe du Morbihan est connu et demain ce seront les Montagnes du Golfe du Morbihan qui le seront aussi. Nos montagnes ce sont les Landes de Lanvaux, au Nord de Vannes, qui vont devenir la première station de trail de Bretagne avec des circuits dédiés incluant aussi de la marche nordique. Nous poursuivrons en 2020 avec les 2 roues.

À l’instar des entreprises, vous avez créé une marque, à quelles fins ?
A. B. : Nous avons effectivement créé notre marque « Golfe du Morbihan… La Rencontre avec l’exceptionnel » pour gagner en visibilité et attractivité. Nous avons tous les ingrédients pour écrire la bonne recette. Nous souhaitons que les décideurs publics comme les entreprises s’emparent de la marque. Il faut séduire les actifs et futurs actifs qui se trouvent peut-être parmi nos voyageurs accueillis.

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