Après dix années d'existence, AOS a mis un terme à ses activités le 31 décembre 2013. Le gérant, Laurent Moisson, l'a demandé au tribunal de commerce de Nantes, après six mois d'observation. Il ne garde pas d'amertume. « Nous avons amené 100 bateaux sur la BSM. Nous sommes partis de rien, avec 1€ en poche. Aujourd'hui, l'activité nautique est pérènne. Le modèle économique est viable ».
La Sellor en première ligne
Si le nom AOS disparaît, certaines activités subsistent. Notamment la base d'entraînement de Keroman. Cet outil propose toute une gamme de service aux skippers, de l'hébergement des bateaux sur la base aux services logistiques, etc. Cette activité a été reprise par la Sellor, la société d'économie mixte du pays de Lorient en charge de la gestion et de l'animation d'équipements de loisirs, de nautisme et de plaisance. « Nous travaillons depuis toujours avec AOS, en tant que prestataire de service », raconte Thierry Fréchier, directeur de la Sellor. La BSM et son port de plaisance sont en effet gérés par la Sellor et cette dernière opérait pour le compte d'AOS la mise à l'eau des bateaux. An Oriant Sail lui versait environ 40.000 € par an en prestation portuaire.
Une activité stratégique
La passation a été d'autant plus facile que les deux dirigeants se connaissaient et collaboraient depuis plusieurs années. « Laurent Moisson est venu me voir courant novembre pour m'informer des difficultés de son entreprise. J'en ai informé le conseil d'administration de la Sellor qui m'a donné le feu vert pour organiser une reprise de l'activité. Nos discussions ont permis d'organiser une continuité de service sur la base d'entraînement », explique Thierry Fréchier. La principale crainte du directeur de la Sellor était en effet la fuite des skippers et de leurs bateaux vers d'autres ports. Une centaine d'embarcations sont gérés par la base d'entraînement. « Des skippers qui consomment en moyenne 50.000 € par an à Lorient. Cela n'est pas anodin », révèle Laurent Moisson. Risque évité, car la Sellor - candidate à la reprise - a été désigné par le tribunal de commerce pour prendre la suite. « Nous avons surveillé le dossier, car c'est une activité stratégique pour le territoire », analyse Thierry Fréchier.
Secteur concurrentiel et en crise
La fin de cette entreprise emblématique de la BSM n'est pas tant due à l'activité nautique, qui se montrait dynamique. La raison est plutôt à chercher du côté communication et évènementiel. La création - début 2010 - de l'association Lorient Grand Large y est sans doute pour quelque chose. Cet organisme de Lorient Agglomération a vocation à « animer et développer le pôle course au large », ainsi que « d'organiser et accueillir des évènements nautiques et d'en assurer la communication » (source : statut de l'association). Un nouvel acteur, public et donc subventionné, dans un marché déjà concurrentiel. « Nous ne pouvions plus être compétitifs, affirme Laurent Moisson. Nous avons réorienté nos clients en demande d'offres packagées vers les structures 3 Degrés Ouest (office de tourisme du Pays de Lorient), Lorient Grand Large (Lorient Agglo) ou le K5. Ce dernier, restaurant situé sur la BSM, est géré par Laurent Moisson et continuera à proposer des offres pour l'évènementiel d'entreprise. « En mobilisant une dizaine de salle et le K5, nous avons une capacité de 200 places pour une plénière, 250 couverts ou 500 places pour des cocktails », détaille le gérant. Pour ce qui est de l'activité communication, la salariée qui en était chargée s'est lancée en free-lance en reprenant son carnet de clients.
Sellor
(Larmor-Plage) Président : Gilles Carreric Directeur : Thierry Fréchier Chiffre d'affaires : 11,5 millions d'euros 02 97 65 43 21
