
« Les clignotants sont au vert. Mais la pêche est une activité de cueillette aléatoire. On peut avoir de bons quotas et une année sans poisson. Rien n'est jamais acquis. » Président de la SEM Lorient Keroman, entreprise gestionnaire du port de pêche de Lorient (1er en valeur, 2e en volume en France), Maurice Benoish avance prudemment. Mais les faits sont là : le port de pêche a connu un très bon cru 2016 et 2017 s'annonce encore meilleur. Le chiffre d'affaires a progressé de plus de 2 millions d'euros (soit +2,42 % à plus de 80 millions d'euros en 2016) à 26.882 tonnes. La pêche hauturière atteint les 12.551 tonnes, soit 579 tonnes de plus, compensant largement la baisse de la pêche côtière à 5.822 tonnes, soit -372 tonnes.
Le prix moyen de la pêche côtière gagne 3 % dans le même temps. « Le service commercial du port progresse de 397 tonnes et permet à Lorient de vendre des produits issus d'Espagne, de Grande-Bretagne, d'Irlande et de Norvège. »
Autre motif de satisfaction : le prix moyen a progressé en 2016 de 3,19 à 3,22 euros. Seul bémol, les débarquements extérieurs accusent une baisse de -4,67 % à 3 346 tonnes. Il s'agit essentiellement de pêche débarquée par les navires espagnols qui rejoignent la presqu'île ibérique depuis Lorient par la route. L'impact sur la Sem est très limité car l'établissement ne perçoit que des redevances pour l'utilisation des quais.
Quotas relevés et renouvellement de la flotte
L'année 2017 s'annonce d'autant mieux que les quotas sont relevés sur nombre d'espèces : +66% sur le lieu noir (4e variété la plus pêchée), +20 % sur la lotte (ou baudroie, 3e), +12 % sur le merlu (1re devant la julienne), +7% sur la langoustine (6e après le sabre), autant d'évolutions rendues possibles par Bruxelles au vu des effets induits par les efforts de gestion de la ressource au long cours...
L'arrivée de plusieurs bateaux neufs, de divers équipements et d'un nouveau système informatique des ventes doivent également permettre d'accroître les performances du port de Keroman.