C'est l'un des plus beaux fleurons de l'industrie azuréenne en général, et grassoise en particulier, que le nouveau préfet des Alpes-Maritimes, Georges-François Leclerc, a visité mardi 31 janvier. Une première pour le représentant de l'Etat, en poste depuis le 1er décembre dernier, qui n'a pas manqué de souligner « le modèle d'anticipation et de développement, à la fois enraciné sur ses terres historiques et profondément ouvert au monde » que représente le groupe d'arômes et parfums Robertet. Celui-là même qui, en septembre 2016, a reçu les honneurs du Prix de l'Audace créative par le Président de la République François Hollande.
Cent emplois de plus en deux ans
Il faut dire que le n°9 mondial du secteur continue sans faillir sa marche en avant entamée il y a de cela 167 ans. En atteste la croissance - régulière - du groupe qui a enregistré en 2016 une hausse de 8% de son chiffre d'affaires qui s'établit à 468 millions d'euros. Ce qui lui a permis de générer, ces deux dernières années, une centaine d'emplois supplémentaires à Grasse. Et ainsi de totaliser, à ce jour, 930 salariés en France pour 1850 dans le monde.
Des investissements importants
Autre signe qui ne trompe pas, son nouveau plan d'investissement programmé sur la période 2017-2019 qui va consacrer 40 millions d'euros au développement de ses activités sur Grasse. « Il s'agit essentiellement d'investissements en production et en réaménagement », indique son directeur général Lionel Picolet. À savoir, pêle-mêle, la finalisation d'une nouvelle unité d'extraction qui devrait être opérationnelle à la fin 2017, la création d'une autre, dédiée cette fois-ci au mélange d'arômes en poudre (à horizon 2018), ou encore la refonte de l'ensemble de l'activité logistique. Ça, c'est pour le site du plan de Grasse. L'implantation historique du groupe n'est toutefois pas oubliée puisqu'il sera également question du « reformatage de certains équipements et bâtiments situés au cœur de la ville ».
Se renforcer en Asie et en Amérique du Sud
Robertet poursuit aussi son développement à l'international, où le groupe réalise 85% de son chiffre d'affaires. Et notamment sur les deux zones géographiques les plus prometteuses : l'Asie et l'Amérique du Sud, représentant respectivement 16 et 10% de ses facturations. Une enveloppe de 10 millions d'euros va ainsi être consacrée à « la reconstruction totale du site de production brésilien », un marché sur lequel « nous avons très bien performé ces dernières années », souligne le directeur général. Quant au continent asiatique, Robertet cherche là aussi à y conforter ses positions mais en actionnant le levier de la croissance externe. Après avoir racheté l'an passé une seconde usine de production d'arômes à Singapour pour « mieux servir l'Asie du Sud-Est », le groupe finalise actuellement l'acquisition d'une nouvelle société en Inde.
Approfondir l'activité "Health and Beauty"
Et puis, il y a enfin cette « petite diversification » vers les produits "Health and Beauty" pour répondre aux besoins des nouveaux acteurs de la nutricosmétique, ces fabricants d'une nouvelle génération de compléments alimentaires pour les traitements beauté, anti-âge et minceur. Elle s'est matérialisée par la création d'une unité dédiée et l'acquisition à l'automne dernier de la société Bionov (Avignon). « C'est une diversification intéressante dans la mesure où, en termes d'outils de production, elle est très proche de nos activités historiques », avance Lionel Picolet qui souhaite donc en 2017 « approfondir ce marché ». Même si, insiste-t-il, « le corps du business de Robertet sera toujours de vendre des odeurs et des goûts ».