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Mood Messenger veut remplacer les SMS
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Mood Messenger veut remplacer les SMS

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Si le SMS est né en Angleterre, son avenir pourrait bien se trouver à Marseille. L'application Mood Messenger, développée par la société Caléa dirigée par Saïd Hadjiat, a l'ambition de remplacer celle dédiée aux SMS préinstallée sur les smartphones sous système d'exploitation Android.

Après avoir passé la majeure partie de sa carrière dans la production de jeux vidéo, Saïd Hadjiat s’est intéressé à la messagerie mobile en voyant ses filles utiliser des émoticônes. — Photo : DR

Saïd Hadjiat a créé sa société Caléa Solutions en 2014 à Marseille pour développer l’application de messagerie Mood Messenger. L’outil, qui fait la part belle aux émoticônes sponsorisées ainsi qu’aux services Internet, pourrait remplacer les applications SMS classiques.

Le créateur

C’est bien loin des émoticônes que Saïd Hadjiat a commencé sa carrière professionnelle. Après avoir principalement travaillé dans la production de jeux vidéo, il s’est intéressé à ces icônes numériques grâce à…. ses filles. « J’ai vu qu’elles en utilisaient beaucoup et je me suis tout de suite dit que c’était la forme la plus efficace de discussion », raconte ce Marseillais de 46 ans. Il décide alors de se rapprocher d’Olivier Lhermitte, notamment passé chez Electronic Arts comme directeur technique, pour lancer en mai 2014 la société Caléa Solutions.

Le concept

La start-up édite depuis septembre 2015 Mood Messenger, une application qui vise à remplacer celle pour SMS préinstallée sur les smartphones sous système d'exploitation Android. Pour y parvenir, la messagerie mise sur une interface personnalisable (couleurs, bulles de discussion…) et l’écriture prédictive qui permet de faire apparaître une émoticône animée en lien aux mots écrits. Surtout, Mood Messenger propose d’accéder à des services sur Internet sans quitter la conversation. En tapant « restaurant » dans un message, il est possible en un clic d’avoir tous les endroits où se restaurer à proximité et d’incorporer le lien dans la discussion. « Nous faisons partie des 1,75 % des applications les plus téléchargées dans le monde depuis 2015 », avance, fièrement, Saïd Hadjiat. Soit 4 millions de téléchargements et 1,5 million d’utilisateurs actifs chaque mois, principalement en Europe, aux Etats-Unis et aux Philippines. Un succès que l’entrepreneur explique par le bouche-à-oreille.

Les perspectives

Pour accroître sa visibilité, Saïd Hadjiat espère lever entre 6 et 10 millions d’euros. « Cela doit nous permettre de recruter et de grossir l’audience en investissant dans le marketing », détaille-t-il. Pour l’instant, les revenus s’articulent autour de deux axes. D’abord l’affiliation, c’est-à-dire une commission à chaque fois que quelqu’un réserve via Mood Messenger un des restaurants proposés par Yelp, ce qui ne veut pas dire que l’application est exclusive avec son partenaire. Ensuite, via les marques qui se positionnent sur des émoticônes : les tasses de café peuvent être aux couleurs de Starbucks et les cornets de frites à celles de McDonald's. « Cela fonctionne avec des marques fortes graphiquement », commente Saïd Hadjiat. Enfin, Mood Messenger aimerait s’imposer auprès des opérateurs comme l’application de messagerie de base en proposant le RCS (Rich Communication Services), la norme de téléphonie qui devrait remplacer le SMS. Pour Saïd Hadjiat, « la taille critique de Mood Messenger est à 10 millions d’utilisateurs mensuels ».

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