Aix-en-Provence
MMedia prépare son entrée en Bourse pour s'imposer dans le streaming culturel
Aix-en-Provence # Information-communication # Capital

MMedia prépare son entrée en Bourse pour s'imposer dans le streaming culturel

S'abonner

La plateforme numérique artistique et culturelle MMedia, installée près d'Aix-en-Provence, prépare son introduction en Bourse pour accélérer son développement, diversifier son offre et s’ouvrir au grand public.

Ancien chef d’orchestre, féru d’innovations numériques, Michel Swierczewski a créé MMedia en 2011 suite à la réforme sur les aides à la production et au développement de l’audiovisuel du Centre national de la Cinématographie — Photo : MMedia

D’ici quelques semaines, la plateforme numérique artistique et culturelle MMedia sera la première société de streaming à entrer en Bourse et son dirigeant Michel Swierczewski égraine les arguments : « Le streaming a le vent en poupe et notre entreprise est bénéficiaire. Les fonds collectés seront consacrés à 100 % à de l’investissement ; notre potentiel de croissance est énorme ». Il espère lever entre 5 et 10 millions d’euros et confie d’ailleurs avoir déjà été approché par de nombreux investisseurs.

S’ouvrir au grand public

Après sept années passées dans l’ombre, exclusivement positionnée sur le marché BtoB, MMedia (10 collaborateurs pour un chiffre d'affaires 2017 de 4,9 millions d'euros), installée près d'Aix-en-Provence, souhaite se doter des fonds nécessaires pour se dévoiler au grand public et évoluer vers un « projet industriel de long terme », explique Michel Swierczewski, ancien chef d’orchestre.

MMedia se lancera sur le marché BtoC avec une offre freemium de façon séquencée. « Nous allons cibler en priorité les publics francophones des institutions culturelles que nous soutenons », à l’image du Festival d’Art Lyrique d’Aix-en-Provence, qui a réuni plus de 85 000 spectateurs en 2018. « Nous avons imaginé un partenariat simple qui consiste à offrir un an d’abonnement à notre plateforme pour un billet acheté sur un spectacle de nos partenaires », ajoute le dirigeant. Dans un second temps, les contenus MMedia seront traduits dans plusieurs langues (anglais, allemand, espagnol, russe, chinois). « Le public russe est notre deuxième public puisque nous filmons le Bolchoï et le Mariinsky de Saint-Pétersbourg. »

L’objectif est de compter un million d’abonnés francophones d’ici à cinq ans, générant un chiffre d’affaires de 20 millions d’euros. Michel Swierczewski en est convaincu : « la culture, même la plus exigeante, est accessible à tous. »

Exploiter les droits

En faisant le choix d’un modèle BtoB, notamment fondé sur la possession de tous les moyens techniques de tournage et post-production en télévision et cinéma, « MMedia a toujours été bénéficiaire et a profité d’une indépendance éditoriale totale », explique Michel Swierczewski. Portée par une croissance annuelle à deux chiffres, l'agence propose quatre chaînes culturelles thématiques, plus de 900 programmes représentant plus de 3 000 œuvres originales ; elle a coproduit plus de 1 200 heures de programmes, dont la quasi-totalité en diffusion 4K/HD et est devenue le premier service en ligne en termes d’investissements, devançant France Télévisions et Arte selon un audit du Centre national du cinéma et de l'image animée. Le catalogue est conséquent mais seuls 5 % des droits sont exploités. « Demain, nous avons le potentiel pour dégager des fonds propres importants en diffusant nos chaînes dans le monde entier pour le compte d’opérateurs télécoms, de compagnies aériennes, de groupes hôteliers, centres commerciaux ou de loisirs ».

MMedia entend élargir encore son offre culturelle et devenir un partenaire clé du cinéma d’auteur. La plateforme soutient ainsi le festival Tous courts d’Aix-en-Provence pour les trois prochaines années et coproduit son premier long-métrage, Music Hole, aux côtés de l'homme d'affaires Xavier Niel.

Aix-en-Provence # Information-communication # Capital